2001, le village s’endort. Hervé Marly et Philippe des Pallières se réveillent et en profitent pour créer Les Loups-Garous de Thiercelieux, jeux qu’ils auto-éditeront dans un tout petit format et qui deviendra un jeu au rayonnement immense.
Dans ce nouvel épisode de Sortons le Grand jeu, Cyrus et Le Pionfesseur s’attaquent à un jeu très populaire : Les Loups-Garous de Thiercelieux. L’occasion de voir ce qui a fait le succès de ce jeu et comment il se place dans l’histoire du jeu de société.
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Introduction
Commentaires précédents
On revient sur les quelques commentaires de l’émission précédente qui était consacrée aux Aventuriers du Rail et Alan R. Moon. Vous pouvez retrouver ces commentaires ici.
Loups-Garous de Thiercelieux, c’est quoi ?
Les Loups-Garous de Thiercelieux est un jeu paru pour la 1re fois en 2001 chez Lui-Même. Il a été créé par Philippe des Pallières et Hervé Marly et illustré par Alexios Tjoyas. Le jeu se joue de 8 à 18 joueurs et joueuses, dès 10 ans. Les parties sont annoncées pour une durée de 30 min.
Le jeu est disponible à la Caverne du Gobelin.
Présentation très rapide du jeu
Dans Les Loups-Garous de Thiercelieux, chaque joueur et joueuse va incarner un rôle secret. Il y a 2 principaux camps dans ce jeu : les villageois d’une part, les loups-garous de l’autre. L’objectif étant de faire gagner son camp et pour cela, il faudra éliminer tous les mêmes du clan adverse.
La partie requiert une ou un maître de jeu (appelé MJ) et va se dérouler en une succession de tour de jeu de 2 types, les tours dit de “nuit” où tous les joueurs et joueuses devront fermer les yeux et certains rôles seront appelés par le maître de jeu pour réaliser des actions particulières sous le contrôle du maître de jeu. Typiquement, les loups-garous vont dévorer une personne qui sera éliminée de la partie. Lors de tour dit de “jour”, les joueurs et joueuses discutent et votent pour déterminer qui est envoyé sur le bûcher pour être lui aussi éliminé de la partie.
Pourquoi Les Loups-Garous de Thiercelieux est un grand jeu ?
Les prix :
- 2001 : Nominé au Tric Trac d’or
- 2002 : As d’Or du jeu d’animation
- 2003 : Recommandé au Spiel des Jahres (Allemagne)
- 2005 : Finaliste au Juego del Año (Espagne)
Les classements :
Sur Boardgamegeek : 1478ème et 135ème dans la catégorie « Party ».
Environ 400ème début 2007
Environ 180ème mi-2009
Environ 600ème début 2017
Les éditions :
- Traduit en 16 langues !
- En 2019 Asmodée acquiert les droits de la licence
- Mais les illustrations resteront les même depuis sa sortie
Les réimplémentations :
- Les Loups-Garous de Thiercelieux : Le Village (2009)
- L’Assemblée des Vilains (2021)
Les extensions :
- Nouvelle Lune (2005)
- Les Loups-Garous de Thiercelieux : Personnages (2012)
- Les Loups-Garous de Thiercelieux : Le Village (2021)
- Oui, c’est aussi une extension
Les compilations :
- Le Pacte des Loups-Garous de Thiercelieux (2014)
- Best-of Loups-Garous de Thiercelieux (2016)
Autres :
- 7 millions d’exemplaires vendus
- Des produits et oeuvres dérivées :
- Un manga (2014 – Hunt, le jeu du Loup Garou)
- Un roman (2018 – Lune rousse)
- Un escape game (2023 – Escape Game Loups-Garous de Thiercelieux : Enquête au Village)
- Une série télé (2024 – Loups-garous)
- Un film sur Netflix (2024 – Loups-Garous)
- Des portages dont BordGameArena
L’analyse
Comment un jeu inéditable a fini par être auto-édité.
- Jeu de déduction sociale
- Jeu à rôle caché où le but est de déduire le rôle des autres
- C’est social : on se demande à qui on doit faire confiance ou non
- C’est de la déduction : des indices permettent de déduire (ou plutôt inférer, cf la chronique du Pionfesseur à ce propos)
- Attention car rôle caché n’est pas toujours synonyme de déduction sociale, cf la chronique du Pionfesseur à ce propos
- Jeu à rôle caché où le but est de déduire le rôle des autres
- Capacités Spéciales
- Élimination
La connaissiez-vous ?
- To Tell the Truth (1957 – pas d’auteur crédité)
- Les JDR avec des scénarios à traître
- Et donc les Murder Parties
- Hoax (1981 – Bill Eberle, Edward Horn, Jr., Jack Kittredge, Peter Olotka)
- Heimlich & Co. (1984 – Wolfgang Kramer)
- Mafia (1986 – Dimitry Davidoff)
- Les jeux très connus
- The Resistance (2009 – Don Eskridge)
- Nosferatu (2013 – Pierre-Yves Lebeau)
- Loup-Garou pour une nuit (2014 – Ted Alspach, Akihisa Okui)
- Secret Hitler (2016 – Mike Boxleiter, Tommy Maranges, Max Temkin)
- Time Bomb (2016 – Yusuke Sato)
- Blood on the Clocktower (2022 – Steven Medway)
- Les jeux qui mélangent Social Deduction et un autre genre
- Saboteur (2004 – Fréderic Moyersoen)
- Linq (2004 – Andrea Meyer, Erik Nielsen)
- CS Files (2014 – Tobey Ho)
- Shamans (2021 – Cédrick Chaboussit)
- Pacte avec le Diable (2022 – Matúš Kotry)
- La sous-branche “2 équipes équilibrées”
- Bang! (2002 – Emiliano Sciarra)
- Shadow Hunter (2005 – Yasutaka Ikeda)
- Liens de Sang (2013 – Kalle Krenzer)
- Two Rooms and a Boom (2013 – Alan Gerding, Sean McCoy)
- La sous-branche “Jeux coop old school avec traître”
- Les Chevaliers de la Table Ronde (2005 – Bruno Cathala, Serge Laget)
- Battlestar Galactica (2008 – Corey Konieczka)
- La sous-branche “1 désinformé sur ce qu’on doit faire vs Les autres désinformé sur les rôles”
- A Fake Artist Goes to New York (2011 – Jun Sasaki)
- Agent Trouble (2014 – Alexandr Ushan)
- Insider (2016 – Akihiro Itoh, Kwaji, Daichi Okano, Kito Shinma)
- Twist au sein du genre : 1 qui sait tout vs Les autres
- Les jeux de Social Deduction à 2
- Inhuman Conditions (2020 – Alan Gerding, Tommy Maranges, Cory O’Brien)
- Mantis Falls (2021 – Adrian Kerrihard)
Par où tout à commencé ?
Quel nom est sur toutes les lèvres ?
C’est quoi le meilleur ?
Les auteurs – Hervé Marly et Philippe des Pallières
Hervé Marly
Sa biographie
Hervé Marly est né à Paris en 1962.
Il a fait partie du club de jeux appelé « Plan d’enfer » qui était un club rattaché à la maison d’édition Ludodélire. Il connaissait assez bien Bruno Faidutti et était un de ses testeurs. Il s’est mis à faire pas mal de variantes de jeux qu’il aimait bien.
En parallèle, il a fait du théâtre d’improvisation.
Les Loups-Garous de Thiercelieux est son 1er jeu.
Sa ludographie
- Petits Meurtres & Faits Divers (2007)
- Version “Petits meurtres & faits divers: au tribunal” (2013)
- Fictionnaire (2010)
- J’y crois pas (2020)
- Skull (2011 – As d’or 2011 et recommandé au Spiel des Jahres en 2011)
- The Phantom Society (2013 – avec Frédéric Colombier)
- Twinz (2015)
- Watizit (2017)
- Reigns: The Council (2020 – avec Bruno Faidutti)
- Maracas (2020 – avec Bruno Faidutti)
Sa patte
Il dit observer une certaine unité créative dans sa ludographie : « Un mélange de comédie humaine et de bluff avec une certaine dose de stratégie subtile et d’humour surréaliste.
Comme dans la vraie vie, mais pour de rire… »
On note effectivement 3 mots clés pour définir ses créations : le bluff, le baratin et l’humour.
Philippe des Pallières
Sa biographie
Philippe des Pallières est né en 1959 à Paris. Il a fait des études en art (il a été scénographe) et a traîné dans le monde du jeu depuis un moment en tant qu’auteur mais a été aussi ludicaire, il a fait du jeu de commande et puis s’est auto-édité.
En 1999, il a créé la société d’édition Lui-Même qui a été fermée en 2020 après la vente des licences. Aujourd’hui il gagne sa vie grâce aux Loups-Garous (et à La Guerre des Moutons).
Il a monté une galerie d’art (le collectionneur ludique compulsif et un peu vieillot puis Les Folies Douces).
Sa ludographie
- Armada (1986 avec Patrice Pillet)
- Savannah Café (2001 avec Sylvie Barc et Frédéric Bloch)
- Jeu de course dans lequel il faut tenter de deviner les intentions des autres
- La Guerre des Moutons (2002)
- Une suite en 2013 avec La Guerre des Moutons 2
- Shazamm! (2003 avec François Bruel)
- Objets Trouvés (2005)
- Mafia de Cuba (2015 avec Loïc Lamy)
Sa patte
Dans ses déclarations, il dit qu’il pense que les auteurs sont des artistes. C’est ce qui l’a motivé à rejoindre la UEJ en tant qu’éditeur (Lui-Même). Il a conscience que ce qu’il crée en tant qu’auteur et éditeur a une dimension politique.
On observe qu’il cherche souvent à faire des mises en scènes (Comme Des Mouches, Qui Va Faire la Vaisselle) et cherche à créer un univers autour de cette mise en scène. Si on devait retenir quelques aspects pour définir sa patte, on pourrait dire qu’il a un côté potache, décalé, humoristique et/ou cynique.
Anecdotes
- Le nom du jeu est inspiré du hameau de Thiercelieux, où vivait alors Philippe des Pallières, dans la commune rurale de Montolivet dans l’est de la Seine-et-Marne. Il y a d’ailleurs une statue qui représente les personnages du jeu et un panneau “village des Loups-Garous”
- Le choix de Thiercelieux est né d’une boutade. Dans ce village réside l’écrivain Éric Holder, qui a débuté la première nouvelle de son recueil La Belle Jardinière ainsi : « Je suis l’écrivain le plus connu de Thiercelieux, 77, Seine-et-Marne. ». A l’époque en tapant « Thiercelieux » sur Google, le nom de cette écrivain apparaissait en premier. Le défi (humoristique) a consisté à lui damer le pion !
- Beaucoup d’éditeurs ont refusé le jeu :
- à partir de 8 joueurs !
- 32 pages de règles !
- La boite carré des Loups-Garous a créé une gamme
- Le jeu Mafia qui a inspiré Les Loups-Garous de Thiercelieux se joue sans MJ
- On revient sur la polémique plagiat ou pas plagiat de Mafia, vous trouverez quelques éléments dans la rubrique « Sources ».
Concluons
Voilà, c’est fini, on vous attend dans les commentaires ! Quant à nous, on revient dans 2 mois, avec un autre Grand Jeu !
Nos Sources
Le jeu :
- Fiche BGG
- La fiche sur Escale à Jeux
- La fiche Wikipedia
- L’histoire du jeu :
- Sur Le Point
- Sur Wired
- La vidéo Konbini
- La vidéo par Fabien Olicard sur la chaîne CKanKonJoue
- Le Wiki des Loups-Garous
- L’interview de Dimitry Davidoff sur le site de l’Escale à jeux.
L’auteur :
- Fiches BGG :
- Philippe des Pallières :
- Hervé Marly :
- Fiche BGG
- Une interview de 2011 par L’étoile du jeu
- Son autoportrait sur son propre site
- Sa fiche sur le Wiki des Loups-Garous (avec plein de bêtises ^^’)
- Un portrait par les organisateurs de Ludinord
Et bien sûr, nos souvenirs et autres analyses.