Dans ce nouvel épisode de Sortons le Grand Jeu, Cyrus et Le Pionfesseur nous ramènent en 2008 ! C’est l’année de naissance de la maison d’édition Libellud qui va connaître une « success story » comme rarement le monde du jeu en aura connu. Et c’est Dixit, un jeu de Jean-Louis Roubira qui les propulsera sur le devant de la scène.
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Commentaires précédents
Les commentaires de l’épisode précédent, c’est par ici, mais comme d’habitude nous résumons tout ça !
Dixit, c’est quoi ?
Il s’agit d’un jeu de Jean-Louis Roubira édité en 2008 chez Libellud. Il a été illustré par Marie Cardouat. Le jeu est jouable de 3 à 6 joueurs, à partir de 8 ans. Et il vous en coûtera 30 min !
Dans Dixit, les joueurs joue avec des cartes illustrées de façon onirique. On peut dire aussi que ses cartes véhicules plusieurs choses, plusieurs informations, plusieurs sens, plusieurs sentiments : elles sont polysémique. À chaque tour l’un des joueur invente une phrase correspondant à une carte de sa main (on peut aussi mimer, chanter, etc.). Chaque adversaire va alors choisir une carte de sa main qui lui semble correspondre à la phrase. L’ensemble des cartes sélectionnées par tous les joueurs est alors mélangé et on les révèle toutes. Il s’agit pour les joueurs de retrouver la carte originale et en même temps de piéger les adversaires au moyen de leur propre carte.
Pourquoi Dixit est un grand jeu ?
Les prix :
- 2009 As d’or jeu de l’année
- 2009 Lys Grand Public
- 2009 Juego del Año
- 2009 de nombreuses nominations aux Golden Geek
- 2010 Hra roku
- 2010 Spiel Des Jahres
… et bien d’autres !
Classement BoardGameGeek :
- 2011 : ~60
- 2014 : ~100
- 2015 : ~120
- Aujourd’hui : 246
Classement Tric Trac : 10ème
Les éditions et extensions :
2 extensions « Stand alone »
8 extensions avec juste des cartes (dont 2 qui sont celles des « Stand alone »)
14 pack / cartes promo ou goodies
1 spin-off : Dixit Jinx (d’un autre auteur, Josep Maria Allué)
Quelques autres faits :
En 2018, le jeu avait été vendu à plus de 5 millions d’exemplaires à travers le monde !!!
L’analyse
La genèse du jeu :
- Une inspiration assumée du jeu du Dictionnaire
- Jean-Louis Roubira adore l’univers des images, tout ce qui est iconographie, tableaux, affiches publicitaires, expositions, cartes postales, photos, etc.
- Le proto a été créé en 2002 pour y jouer entre amis et c’est 3 ans après qu’il a commencé à l’utiliser dans le cadre de son métier. Le proto a été créé à partir d’image découpait dans des revues
Les 3 ingrédients qui font Dixit :
- La mécanique du jeu du dictionnaire : essayer de faire une proposition crédible pour berner les autres
- Les indices ciblés : il faut que des personnes trouvent la réponse mais pas tout le monde
- La communication via des illustrations
- Le jeu du dictionnaire / Balderdash / Kemozako
- Apples to Apples (1999 – Matthew Kirby, Mark Alan Osterhaus)
- Barbarossa (1988 – Klaus Teuber)
- Bonne Question (2007 – Ludovic Maublanc – Repos Prod)
- Compatibility (1996 – Craig Browne – plusieurs édition dont Cocktail Games + Ystari en France)
- Kaleidos (1994 – Spartaco Albertarelli, Marianna Fulvi, Elena Prette, Angelo Zucca – Cocktail Games + Ystari)
- Duplik (aka Identik – 2005 – William Jacobson, Amanda Kohout – Asmodee)
La communication par l’image :
- Ici Londres (2013 – Charles Chevallier – Cocktail Games)
- Mysterium (2015 – Oleksandr Nevkiy, Oleg Sidorenko – Libellud) – version originale polonaise Tajemnicze Domostwo légèrement différente
- Muse (2017 – Jordan Sorenson – Quick Simple fun Games)
- Contrast (2017 – Julien Percot – Pink Monkey Games)
- Shadow Amsterdam (2018 – Mathieu Aubert – Libellud)
- Detective Club (2018 – Oleksandr Nevkiiy – Blue Orange)
- One Key (2019 – L’Atelier – Libellud)
- Greenville 1989 (2019 – Florian Fay – Sorry We Are French)
- Obscurio (2019 – L’Atelier – Libellud)
- Guardians of Legends (2019 – Edward Preston, Vincenzo Bianca)
Images très simples :
- Qui paire gagne (2012 – Stephen Glenn – Le Scorpion masqué)
- Codenames – Images (2016 – Vlaada Chvatil – CGE / Iello)
- Yesss! (2016 – Romaric Galonnier – Blue Cocker)
- Dream On ! (2017 – Alexandre Droit, Julien Prothière – CMON)
- Belratti (Stuff) (2018 – Michael Loth – Mogel-Verlag) (Repos Prod pour Stuff)
- Pict it (2018 – Pascal Sardaby, Grégoire Sivan – Paille Editions)
Pour faire écho à la chronique d’Acariâtre dans les chroniques n°100, nous tentons de confronter notre sujet au modèle du genre littéraire décrit en 3 étapes par Alastair Fowler : l’œuvre innovatrice, l’œuvre paradigmatique et l’œuvre définitive.
L’auteur – Jean-Louis Roubira
Jean-Louis Roubira est pédopsychiatre de formation. Il a longuement testé Dixit dans le cadre de son exercice (notamment dans le contexte d’une recherche sur les troubles du langage chez des adolescents en échec scolaire). Il s’agit d’un joueur connaisseur du milieu du jeu, son père était d’ailleurs abonné au magazine Jeux et Stratégie. Il a réalisé plusieurs prototype avec Régis Bonnessée (actuel gérant de Libellud). Il travail désormais à temps partiel. Tous les ans, il travaille environ 6 mois de l’année sur une extension de Dixit. Il a créé beaucoup de jeux non-finis et non-édités. Il a d’autres activités artistiques, en particulier la composition musicale (http://www.la-centrifugeuse.fr/noosphere).
Sa ludographie complète :
- Jericho : As d’or jeu de stratégie 2001
- Fabula (2010 – avec Régis Bonnessée – Asmodee et Libellud)
- Feelinks (2015 – avec Vincent Bidault qui est infirmier en pédopsychiatrie – Act in Games)
Anecdotes
Tout au long de nos recherches, nous avons glané quelques anecdotes autour de Dixit. Nous vous partageons celles qui nous ont le plus marquées.
Concluons
Notre avis sur le jeu. À votre avis ?
S’ensuit une petite conclusion.
Nos Sources
Le jeu :
- La fiche du jeu sur Wikipedia
- La fiche BGG
- Le magazine Plato n°122 – Interview de Mathieu Aubert
- Un article sur le site aqui.fr
L’auteur :
- La fiche de l’auteur sur BGG
- Un article rédigé par le Coin Coin du FLIP lors du FLIP de Parthenay 2016
- Interview de Manu Converset
- Un article de Ouest-France
- Plato n°1 interview de Roubira et Bonnessée (date 2005)
- Une interview très complète sur medium
Et comme d’habitude : nos souvenirs, nos approximations et nos tentatives d’explications à base de suppositions (ou pas) ;o)
Pas facile de continuer à suivre les podcasts sans mes trajets en vélo quotidiens… mais je m’accroche !
Je partage complètement votre avis : Dixit a été très important pour ouvrir une nouvelle voie dans les jeux de société, mais on a fait mieux depuis, et l’envie d’y retourner s’est vite émoussée. C’est en ouvrant une boîte de Mysterium que je me suis rendu compte que mon Dixit prenait la poussière, et que j’ai compris pourquoi : presque « trop épuré », il manquait un niveau de profondeur pour donner du sens à ce mécanisme de communication par l’image.
Je voudrais quand même pondérer votre critique du rôle du conteur. Une fois qu’on a évité les écueils du private joke et de la page blanche, et qu’on commence à connaître un peu les cartes, on peut jouer à trouver un indice qui fonctionne pour sa propre carte mais aussi pour d’autres. Par exemple, dans la boîte originale, il y a plusieurs cartes qui évoquent une chute, ou bien des poissons : alors si un autre joueur les a en main, il va nous aider à brouiller les pistes. C’est d’ailleurs là qu’on voit qu’il y a bien un auteur et pas seulement un illustrateur dans Dixit : JL Roubira a fait un travail d’orfèvre pour équilibrer les références croisées entre les cartes de chaque paquet.
En espérant que toute l’équipe va bien, et que vous trouverez la ressource de continuer à enregistrer, même chacun chez soi !
Merci pour votre chronique de qualité, comme d’habitude.
Sauf si j’ai mal écouté, j’ajouterais dans la liste des jeux inspirés par Dixit : when I dream et surtout Dany.
Bonjour Pog !
En fait, on a choisi d’exclure Dany, ou Imagine par exemple, car ils héritent plus de Pictionnary. Dans Dixit le conteur utilise un mot pour faire deviner une image, dans Pictionnary ou dans Dany, tu utilises une image pour faire deviner un mot. Dans Pictionnary, tu dessines ton images, dans Imagine ou dans Dany, tu la composes avec des images existantes alors que dans Dixit, tu utilises des images toutes faites, comme dans les autres jeux dont on a parlé.
On est d’accord que c’est un peu borderline, mais c’est là qu’on a placé la limite pour notre émission 😉
Mais on s’est effectivement posé la question !
Aussi vous m’avez donné envie de rejouer à Mysterium !
Salut Benjamin !
Merci pour ton commentaire. Oui, tu as raison d’en rajouter sur l’intelligence du gamedesign et du travail de composition des cartes de Jean-Louis Roubira, on n’a peut-être pas assez insisté dessus, mais ça je crois me rappeler qu’on l’a dit : c’est 6 mois de travail pour faire une extension, rien que la composition des cartes !!!
Toute l’équipe va bien, pas de bobo dans la team et on essaie de continuer à alimenter nos auditeurs du mieux qu’on peut 😉
On a même relancer le twitch ! C’est dire 🙂
Etant au front, et comme toute source d’information actuelle ne parle que du virus en ce moment, je peux vous dire que vos émissions sont de véritables bouffées d’oxygène. Et ça fait du bien pour la santé du citron.
Je plussoie effectivement le fait que Mysterium a phagocyté Dixit avec des joueurs confirmés. Mais en de rares occasion, j’arrive à le sortir avec des non-joueurs qui ne se connaissent pas trop et qui ne sont pas assez fourbes pour faire des private jokes entre eux. Et là ça marche quand même pas mal, là ou un Mysterium ne fonctionnerait pas, car trop complexe (notamment à cause de la règle des points de clairvoyance).
Merci, portez vous bien et restez chez vous.
Salut Dr Cheux !
Merci pour ton dévouement d’abord !
Et je te prie de croire que nous sommes réellement ravis de savoir qu’on peut avoir une utilité même faible en cette période.
De mon côté, je n’ai pas de souci à jouer à Mysterium avec des gens qui sont peu joueurs. Il marche parfaitement bien dans ma belle famille par exemple. De toute façon, c’est coop, donc les points de clairvoyance, il suffit d’expliquer le moment venu aux gens qu’ils doivent voter, c’est tout 🙂
Essaie, je t’assure que tu serais surpris, en revanche il vaut mieux que ce soit quelqu’un qui connaît le jeu qui fasse le fantôme, mais après la 1re partie ça peut changer.
Je préfère 100 fois Dixit à Mysterium.
Mysterium, c’est trop aléatoire, quasi impossible de trouver une bonne carte pour le fantôme, il va donc mettre une carte pour un détail de la carte alors que l’élément principal va pour d’autres cartes. C’est plus pénible qu’amusant !
Je trouve qu’il est plus simple de guider ses coéquipiers dans Shadow Amsterdam par exemple.
J’aime aussi beaucoup à Dixit lorsqu’un thème est choisi et qu’on a une carte parfaite à jouer ou lorsqu’on choisi un thème et que toutes les cartes jouées vont bien avec.
Cela j’essayerais bien d’y jouer avec un thème imposé.
* Cela dit, j’essayerais…
Un bon fantôme à Mysterium essaye de donner non pas une carte, mais un lot de 2 ou 3 cartes.
C’est un élément hyper important car l’indice se trouve souvent dans le point commun entre ces cartes, et d’un coup, ça devient moins équivoque.
D’autre part, ça présente l’avantage de faire tourner plus vite son pool de cartes.
Quand à Dixit, avoir la carte parfaite qui correspond pile poil à la définition que vient de donner le conteur, ça me parait justement totalement aléatoire (et le cas échéant, ça donne un peu trop de points faciles je trouve).
Choix judicieux de jeu comme d’hab, rubriques ascendants/descendants particulièrement intéressantes.
Bon c’est sympa 2min les jeux légers mais voici votre roadmap pour la suite :
– Through The Ages
– Agricola
– El Grande
– Ra
En vous r’merciant 😉