Dans cet opus des Jeux du mois, ce sont Flavien et Cyrus qui vous accompagnent.
Flavien vous parle du récent As d’or Initié qui lui a fait forte impression : Living Forest.
Cyrus, quant à lui, tente de décrocher de vous rapporter la lumière des étoiles avec Stella.
Pour nous soutenir, nous remercier ou encore nous encourager, vous pouvez le faire via uTip (https://utip.io/proxijeux) ou PayPal (https://www.paypal.me/proxijeux).
Crédits du générique
Titre : Skyhawk Beach
Artiste : Blue Wave Theory
Licence : CC BY-SA 4.0
01:25:25 - Télécharger le fichier mp3
Vous pouvez enfin « streamer » notre podcast ou vous abonner à notre flux Apple Podcasts. Finalement, si vous nous appréciez, notez notre Podcast sur Apple Podcasts et laissez-y un commentaire ! Sur Android, nous vous recommandons d’utiliser l’application (gratuite) Podcast Addict.
Commentaires
Le mois dernier ce sont Les aventures de Robin des Bois et Anno 1800 qui faisaient l’objet de notre émission « Jeux du mois » avec Drou et Hammer à la présentation.
Living Forest
Fiche signalétique
- Auteur : Aske Christiansen
- Illustratrice : Apolline Étienne
- Éditeur : Ludonaute
- Distributeur : Blackrock
- Nombre de joueur·se·s : 2 à 4
- Âge minimum : 10 ans
- Durée de partie : 40 min
- Fabriqué en Pologne
Le principe du jeu
Vous incarnez un Esprit de la nature (une des quatre saisons… mais les quatre fonctionnent de la même façon) qui souhaite protéger la forêt du terrible Onibi, qui y propage des flammes dévastatrices. Pour ça, vous allez faire appel à des animaux gardiens, planter des arbres, éteindre le feu, invoquer Sanki, le Gardien, à travers de nombreuses mécaniques qui vont entrer en relation les unes avec les autres, jusqu’à ce qu’un joueur ou une joueuse atteigne douze points sur une des trois conditions de victoire : les flammes, les arbres ou les fleurs sacrées.
Les principales règles
Vous commencerez par une chouette phase de stop ou encore à la Mystic Vale, où vous piochez des animaux gardiens jusqu’à ce que vous choisissiez de vous arrêter ou que vous piochiez trois « animaux solitaires ». Soit vous vous êtes arrêté·e à temps et vous avez deux actions, soit vous avez été trop gourmand·e et vous n’en aurez qu’une. Au cours de ces actions, vous utiliserez les ressources accumulées sur vos cartes afin de faire diverses choses (acheter de nouvelles cartes, planter des arbres qui offrent des bonus, éteindre des flammes…). Quand tout le monde a joué, chacun·e combat les flammes restantes ou récupère des cartes « Varan de feu » et c’est reparti, à moins que quelqu’un·e n’ait les fameux douze points de victoire.
En résumé
On pourrait craindre un empilement de mécaniques déjà vues ailleurs, mais Aske Christiansen a su pour son premier jeu trouver un subtil équilibre qui donne un ensemble cohérent et qui a du liant. Surtout, Living Forest propose un bel écosystème qui rappelle sa thématique, et ce de deux manières. D’abord au sein même de son système de jeu, agir quelque part aura toujours un impact ailleurs : acheter un animal rajoute des flammes, planter un arbre permet d’améliorer d’autres actions… Ensuite, ce sont les choix des personnes autour de la table qui vont déterminer que tel ou tel axe prend de l’importance, que la concurrence est forte sur telle condition de victoire, plus qu’un équilibre préexistant à la partie. On pardonne aisément quelques incompréhensions thématiques, quelques parties un peu craquées et le manque d’incarnation ressenti Living Forest, car le tout donne un jeu où l’interaction est assez forte, où l’on fait attention (parfois avec quelques difficultés de lisibilité) à ce que font ou ce qu’ont les autres, pour des parties qui vivent (« living »).
Quelques sources :
La page d’utilisateur BoardGameGeek d’Aske Christiansen.
Son carnet d’auteur (en anglais) sur BoardGameGeek.
L’interview de Ludonaute au Festival Internation des Jeux de Cannes (à venir)
Le jeu est disponible à la Caverne du Gobelin
Stella : Dixit Universe
Fiche signalétique
- Auteur : Gérald Cattiaux et Jean-Louis Roubira
- Illustrateur·ice·s : Jérôme Pélissier
- Éditeur : Libellud
- Distributeur : Asmodee
- Nombre de joueur·se·s : 3 à 6
- Âge minimum : 8 ans
- Durée de partie : 30 min
- Fabriqué en Chine
Le principe du jeu
Dans Stella, on incarne des chasseurs d’étoiles qui en pleine compétition pour rapporter de la lumière dans leur monde. Ces chasseurs montent récupérer la lumière des étoiles en faisant des étincelles avec les autres chasseurs et chasseuses joueuses. Mouais… Oubliez ça…
On va plutôt faire des associations d’idées entre un mot imposé et 15 images elles aussi imposées. Le but étant de réaliser les mêmes associations d’idées que celles des autres joueurs et joueuses, voire si possible d’un seul de ses camarades.
Les principales règles
Le jeu va durer 4 manches, durant lesquelles on va tirer au sort un mot avec lequel on va tenter de faire correspondre des images disposées au centre de la table. Chaque joueurs et joueuses va noter sur une ardoise, à l’aide d’un feutre effaçable, les images qui lui paraissent être en adéquation avec le mot.
Ensuite on va comparer les réponses de chacun un peu à la façon d’un Unanimo ou d’un Qui Paire Gagne, sauf que dans Stella il suffit qu’au moins une personne autour de la table ait fait la même association mot-image pour marquer des points. Un bonus de point intervient si cette association d’idée n’est présente que chez 2 personnes, comme dans Dixit.
En résumé
Stella suit à la fois les traces de Dixit tout en réussissant à s’en éloigner suffisamment pour en faire un jeu qui a son intérêt propre. On ne rentrera pas dans des considérations du quel est le meilleur, chacun des jeux jouant sur des sensations de jeux différentes. Stella vous propose une dimension de prise de risque et une tension qu’on ne trouvera pas dans Dixit, mais perd en créativité pour les joueurs et joueuses. Les mécanismes mis en jeu dans Stella font se dégager une ambiance très positive autour de la table, si la victoire reste plaisante pour celui ou celle qui en bénéficiera, on a aura plutôt tendance à retenir de nos parties le sentiment de connivence et de complicité qui apparaît lors de la révélation des réponses. Tout est bien dosé dans Stella, chaque point de règle a sa place pour nous faire vivre une bonne aventure ludique.
Enfin, Stella ouvre une voie relativement inédite dans l’industrie du jeu, celle de ce qu’on pourrait appeler les jeux « satellites » (?). Ces jeux qui ne sont ni des « stand alone« , ni vraiment des « spin off« , ni complètement une extension, mais bien un jeu indépendant qui peut se jouer avec le matériel d’un autre jeu tout en étant lui-même une extension pour cet autre jeu. A vos commentaires pour trouver un nom à ces nouveaux types de jeux.
Le jeu est disponible à La Caverne du Gobelin !
Précision clin d’œil inclusivité : arc-en-ciel désigne aussi bien un joueur qu’une joueuse dans mon commentaire. 🙂
Le Weight de BGG est particulièrement pertinent. C’est une évaluation issue de l’intelligence collective des arc-en-ciel qui permet de caractériser assez bien la complexité d’un jeu. Ça sera toujours plus pertinent que l’ajout par l’éditeur de la notion familial ou expert sur une boîte. Le résultat me semble pertinent et m’intéresse quand je décide d’acheter un jeu, d’autant qu’un arc-en-ciel n’a pas d’intérêt particulier à définir une petite ou grosse valeur de weight pour un jeu.
C’est un peu comme les votes de la communautés pour définir pour combien d’arc-en-ciel un jeu se prête bien ou quelle est son age recommandé.
Du coup ça freine mes ardeurs d’acheteur, j’attends parfois que le weight soit connu. Et pou ça il faut suffisamment que d’arc-en-ciel l’aient acheté avant moi 🙂
Pour
Merci pour cette émission !
Plein de choses justes dites sur Living Forest. Comme vous, ce qui m’a marqué c’est cet empilement de mécaniques, qui de loin peut sembler un patchwork indigeste, mais finalement en jouant on réalise qu’il n’y a rien à enlever, tout est parfaitement entremêlé dans un équilibre subtil. Ce jeu a vraiment été une superbe découverte, et ça fonctionne vraiment sur tous les joueurs à qui je l’ai fait découvrir. Il se dégage vraiment quelque chose de chaque partie.
Sur Stella, je fais partie des mitigés nostalgiques de Dixit. En gros, je préfère jouer à Dixit pour la créativité, et à Qui Paire Gagne pour l’ambiance et les explications tordues. Stella souffre à mon avis de son système de scoring trop tordu qui est compliqué à expliquer et déstabilise les nouveaux joueurs.
C’est intéressant ce que vous dites sur le modèle économique. Ça me rappelle un peu le jeu Timeline, dont les boîtes sont à la fois des stand-alones et des extensions, puisqu’on peut les mélanger, et qu’il y a eu le jeu de plateau Timeline Challenge dans lequel on peut utiliser des boîtes de Timeline classique pour enrichir le jeu. Il y a le même genre de relations entre ces jeux que Dixit et Stella.
Fred Henry avait d’ailleurs tenté un modèle économique où un même matériel serait utilisé dans des jeux différents, avec son projet « Beyond The Monolith », mais le public n’a pas suivi (il faut dire que l’offre était difficilement lisible). Ça restait néanmoins un embryon intéressant de ce qui peut être fait dans le style du « croisement entre jeux » et on peut prendre le pari que d’autres éditeurs suivront ce modèle dans le futur.
Ah oui bien vu !
Je les avais zappé ceux-là. Autant Timeline Challenge aurait pu faire quelque choses, je pense. Autant Beyond Monolith, c’était quand même assez niche.
Merci en tout cas pour cette remarque.
Et j’espère que Dixit, avec son aura, parviendra à créer ce mouvement.
J’avais trouvé excellent le principe de « Beyond The Monolith » mais la communication a été raté et surtout les choix dans le KS ne correspondait pas à ce que les gens attendaient !
Bref, idée excellente qui aurait marché à mon sens s’ils avaient mieux géré la com’ et les paliers
POUR le weight bgg
Au sujet de STELLA : cela me fait penser à un spin off avec matériel commun.
Comme les cartes TIMELINE / CHALLENGE, les tuiles de ABOVE AND BELOW et NEAR AND FAR ou bien les perso et figurines d’ARCADIA QUEST et MASMORRA
Bien vu pour Timeline, j’ai répondu à Chakado qui a fait la même réflexion que toi. Et on m’a signalé, c’est vrai, que ce principe n’est pas étranger dans le milieu de la figurine que je connais peu.
Très agréable écoute pour deux jeux que j’ai découvert sur BGA et qui sont excellent!
Je rebondirai sur les éléments à propos de Stella et la réutilisation des cartes de dixit. Je pense que c’est une voie intéressante que les éditeurs doivent prendre. J’ai toujours eu un peu de mal à accepter d’acheter une extensions de Dixit qui finalement ne rajoute que des cartes pour un coup de production et fondamentalement d’intérêt limité. Si les cartes peuvent s’utiliser pour plusieurs jeux dans une même gammes nous avons un intérêt plus fort, en terme d’écologie et de budget.
D’ailleurs, cette réutilisation prends également son sens dans la création des jeux. Pour être un amateur dans le domaine, si j’ai besoin d’illustration pour un proto, les cartes de Dixit sont souvent une référence intéressante pour simuler un matériel du proto de très bonne qualités. Cela peu amener a une petite expérience intéressante : prenez quelques amis, un seul paquet de carte Dixit et avec quelques bout de carton donnez vous 1h pour trouver un maximum de règle/proto avec juste ce matériel. Le nombre de possibilité est impressionnant.
Les éditeurs vont probablement davantage se tourner vers cette méthode de travail afin de croiser tout ce matériel pour faire naitre de nouveau jeu sans pour autant à chaque fois produire encore et encore de la calorie.
C’est en tout cas une piste que j’espère se développer dans le monde du jeu afin de mêler plaisir et réflexion sur notre impacte d’extraction/consommation.
Merci pour l’épisode,
JulienN
« Cela peu amener a une petite expérience intéressante : prenez quelques amis, un seul paquet de carte Dixit et avec quelques bout de carton donnez vous 1h pour trouver un maximum de règle/proto avec juste ce matériel. Le nombre de possibilité est impressionnant. »
Tu me rappelles que lorsque Codenames est sorti, on avait tout de suite pensé à y jouer avec les cartes de Dixit. 🙂 Et c’était avant la sortie de Codenames Images…
Le potentiel de réutilisation de ces cartes est assez fou, oui.
Salut la Proxi Team,
Merci pour cette émission, je ne laisse pas de commentaire à chaque fois mais je n’en rate aucune.
Je suis pour que le poids du jeu sur BGG soit mentionné.
Concernant Stella, je ne sais pas si vous avez lu le dernier Plato, mais je pense que la notion de « Dixit Universe » est principalement fiscale. Sauf erreur de ma part, cette simple mention, grâce à l’accord trouvé avec l’administration, leur permet de considérer Stella comme Dixit et donc avec une TVA à 5.5%.
Cet article très intéressant décrit assez bien le concept, pour résumer, le monde du jeu est classé dans les produits avec une TVA à 20%. Seuls les éditeurs qui le demandent et selon le dossier du jeu mais surtout selon l’administration qui ouvre le dossier, le jeu peut avoir un taux de 5.5%, donc plus de bénéfice.
Polgara me corrigera si jamais.
Si c’est purement fiscal, je m’en vais aller vomir.
Je ne suis pas sûr que ce soit une mauvaise chose.
Toutes les parts du gâteau (auteur, illustrateur, etc) sont en général calculé sur la base du prix de vente HT. Donc en fait, tous le monde y gagne, sauf l’administration fiscale française. (et le consommateur final, mais ça c’est propre au concept même de la TVA).
Et dans tous les cas, l’éditeur est gagnant sur tous en reprenant le nom « Dixit » : une comm simplifiée, un public cible déjà conquis, des méthodes de fabrication éprouvées et efficaces. Bref je trouve que c’est plutôt une bonne chose.
Si la PRINCIPALE raison est fiscale et financière, désolé, mais je persiste à trouver que c’est une mauvaise chose :p
Hello, Stella ne bénéficie pas d’une TVA à 5,5.
Ce n’est donc pas la raison évoquée.
Bonnes parties à tous.
G
J’ai eu une première réaction un peu négative en voyant la tête d’affiche, un peu saturé d’entendre parler des sélectionnés/sélectionnables à l’as d’or depuis 1 mois et demi. Mais finalement j’ai trouvé que cette émission était bien calibrée, en permettant justement de creuser plus loin que nommé/pas nommé/primé/pas primé et pourquoi. Donc merci pour ces revues qui tombent à point nommé !
Très bonne discussion sur la triple adéquation à l’écosystème du thème, des mécaniques et des interactions de Living Forest ! J’ai pu l’essayer sur BGA, mais je n’ai pas encore constaté autant de diversité que vous (les varans sont très peu sortis, et les fleurs n’ont jamais mené à la victoire). S’il semble effectivement casse-gueule de viser une stratégie a priori, il faut quand même s’en choisir une très rapidement, tout en guettant de près ce que font les autres (la gestion des 3 objectifs donne des sensations proches de ce qui se passe à 7 Wonders Duel pour les victoires civile, militaire et scientifique). J’ai quand même l’impression que le mini-jeu à la pique-plume est un incontournable, puisqu’il permet d’outrepasser triplement la règle : comme vous le faites remarquer, il apporte une 3è action bonus et la possibilité de faire 2 fois la même action, mais vous avez omis de dire qu’il permettait d’utiliser doublement une ressource.
Je n’ai pas essayé Stella, mais j’ai l’impression qu’on n’a pas fini de voir passer des « le jeu que Dixit aurait dû être »… Comme déjà débattu dans SLGJ, il était tellement à la fois novateur et pas fini qu’il a ouvert un boulevard sans limites à d’autres propositions sur le même mode.
Merci de ton commentaire Quinarbre 😉
Faire 2 fois la même action dans Living Forest c’est, par définition, utiliser doublement une ressource 😉
Merci pour cette émission, toujours intéressant d’avoir des échos sur des jeux qu’on connait mais sans forcément les avoir poncé avec différents groupes de joueurs (uniquement sur BGA pour ces 2 jeux pour ma part)
Living Forest, premières parties j’étais sceptique mais un je ne sais quoi de reviens-y qui finalement a fait que le jeu est satisfaisant et toujours un plaisir à jouer
=> Je rejoins Flavien sur le fait que certaines parties peuvent être complètement pétées 😉
Stella découvert sur BGA également sans jamais avoir joué à Dixit, n’étant pas client de ce type de mécanique.
Encore une fois agréablement surpris et j’y reviens. Je pense que les débats en version physique de « mais pourquoi cette association ?? O_o » doivent clairement venir enrichir l’expérience ludique, chose difficile en version Web
Salut les petits rêveurs arboricoles,
Super émission comme toujours, qui m’a donnée envie d’aller découvrir les deux jeux sur BGA, et plus si affinités … ♥
salut salut !
Bonjour,
Cela donne bien envie de jouer à Stella même si Dixit n’est pas trop mon style de jeu (mais je reconnais son coté révolutionnaire …).
Et pour le nom de ce type de jeu, dans la même idée que satellite, je dirais que c’est un jeu symbiotique. Il y a un enrichissement mutuel d’un jeu vers l’autre. De plus, vous pouvez commencer par l’un ou l’autre.