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N°130 – Collectionner n’est pas jouer

Pour ce 130ème épisode, nous vous proposons d’explorer un monde parallèle : celui de la collection de jeux de société. C’est un monde qui fascine ou qui révulse. C’est un monde auquel on appartient… ou auquel on ne veut pas appartenir même si… ou encore qui nous est totalement étranger. Dans tous les cas c’est un monde avec de multiples facettes et nous vous proposons ici d’en explorer quelques unes avec Dany, Le Pionfesseur, Polgara et Tuin.

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Commentaires de l’épisode précédent

Comme dans chaque émission nous revenons sur les commentaires de l’émission précédente à savoir l’émission 129 dédiée à Board Game Arena.

L’actualité ludique

La vie reprend petit à petit et la séquence actualité ludique se remplume ! Vous trouverez ici les actualités du moment.

On parle économie avec annonces de ventes et de rachat :

  • Hachette racheté par Editis ? à lire ici.
  • Le propriétaire d’Asmodée envisage de revendre le groupe : à lire ici.

On parle aussi politique (une fois n’est pas coutume) : Jeff Bergren refoulé de la GenCon, à lire ici.

Une news rien que pour Dany : on parle de Ravensburger.

Et on vous invite si vous venez à Essen : on vous donne rendez-vous le vendredi et le samedi à partir de 12H30 et jusqu’à environ 13H30 à l’extérieur au niveau de la cour qui sépare les hall 2 et 3 (en espérant qu’il fasse beau ). L’idée est de papoter et de partager nos découvertes sur le salon.

Le Dossier Collectionner n’est pas jouer

Et pour se mettre en jambe, allez revoir la vidéo de la bibliothèque de Umberto Ecco.

Une surprise n’est plus une surprise si elle est annoncée… A écouter !

Le Pionfesseur vous propose de (re)découvrir comment les collectionneurs sont perçus.

Entre l’analyse du pourquoi du comment un cerveau humain en vient à collectionner et les bonnes raisons de le faire, Dany a choisi la seconde option.

Dans ce segment, Tuin cherche à identifier les motivations possibles du collectionneur dans la création et l’entretien de sa collection.

La collectionneuse est-elle une source de revenus facile pour les éditeurs ? Polgara lance le débat !

N’oubliez pas la question de La Caverne du Gobelin vous permettant de bénéficier d’un code promo de 5€ à partir d’une commande de 40€.

31 nombreux commentaires pour N°130 – Collectionner n’est pas jouer

  1. Excellente émission ! Le sujet parait tout bête et dévoile toute sa richesse au fur et à mesure des chroniques, débats et partages d’expériences.

    Cher Tuin, je rajouterai bien d’autres motivations possibles à la collectionnite, d’ailleurs évoqué à d’autres moments dans l’émission :

    – La « posture sociale » ou singularisation/appartenance (pour ne pas dire « distinction »). Ce qu’on possède et ce qu’on en montre nous définit en tant qu’individu aux yeux des autres. Posséder une rareté, avoir une collection originale, en parler autour de soi ou sur les réseaux sociaux, ça fait partie du double mouvement pour se distinguer des autres et trouver son groupe de complices. Aucune critique de ma part sur cette posture, c’est la condition humaine qui veut ça et tant qu’on ne fait de mal à personne 🙂

    – Le « remplacement de l’action de jeu ». Je pense que beaucoup de jeux sont achetés non pas pour y jouer mais à la place d’y jouer. Pas si facile de trouver le temps et les partenaires de jeux donc on finit par acheter un jeu comme palliatif au fait d’y jouer. En se disant « un jour » mais sans y croire réellement. C’est aussi simplement pour faire une action qui concrétise la passion.

    – La « construction active ». La collection me semble aussi être une façon de se rendre actif pour sa passion. Plus engageant que de « seulement » jouer, sur un autre plan que la création ou l’édition, la collection est une construction personnelle dont on est le seul artisan. Acheter un jeu c’est banal mais penser, analyser, concrétiser sa collection c’est un travail actif. Et par là une reprise de contrôle et un engagement plus fort avec l’objet de sa passion.

    Par ailleurs, vous avez parlé de deux aspects bien différents de la collection sans vraiment le formuler (sauf si j’ai loupé ce passage) : la collection de vieux jeux et l’achat de toutes les nouveautés. Les deux motifs aboutissent tous les deux à une ludothèque fournie mais n’obéïssent pas du tout aux mêmes ressorts.

    Le Pionfesseur dit que je taxais sur Twitter la collection de piège capitaliste mais ce n’est pas ce que je voulais dire sur le sujet. Je voulais surtout souligner qu’il y a une différence à mes yeux entre construire une collection de jeux ou la collection est un travail et un but en soi et acheter beaucoup de jeux ou la collection n’est qu’un résultat.

    Et je serai moins tendre avec les acheteurs compulsifs qu’avec les collectionneurs historiens/encyclopédistes comme LePionfesseur ou Dany. Chacun fait ce qu’il veut avec son argent mais si on cède à toutes les sirènes marketing des derniers projets qui font le buzz, on tombe tout à fait dans le piège de la société de consommation. On participe à un système qui est préjudiciable (toutes proportions gardées) pour le monde. Mais contre lequel il est dur de résister comme le dit Polgara dans sa chronique.

    1. Merci L’Acariâtre pour ces motivations complémentaires. J’aime bien le remplacement du jeu par l’action et la construction active, parce que ce sont des motivations qui tentent de mettre du sens sur l’acte d’acheter, un acte qui peut parfois être un réflexe irréflêchi. La posture sociale est effectivement quelque chose auquel j’aurais dû pensé, c’est une évidence !

  2. c’etait génial, d’ailleurs j en ferai la promotion sur ma futur vidéo, je ne suis pas d’accord avec beaucoup de choses, et je regrete un peu que la discussion va tres souvent dans le meme sens, mais tous les arguments sont recevables, et provoque la réactions, ce qui est l ‘essentiel, bravo et tous mes encouragements.

    1. Merci Phil Cas, content que cela provoque des réactions et des questionnements. A bientôt dans ta prochaine vidéo !

  3. Quelle déception ce premier tiers d’émission (la représentation du collectionneur). L’impression qu’en fait vous êtes vindicatifs contre ceux que vous pensez qui dénigrent le loisir du jeu de société !
    Traiter de moldu les autres (néophytes ou qui ne s’y intéressent même pas) n’est pas faire preuve d’une prise de recul pour aborder ce sujet. Dommage.
    C’est aussi dommage de considérer les pensées des « Moldus » soient ce que vous avez vécu ou ce que le cercle de la communauté Proxi-Jeux ait pu vivre. Il aurait probablement était beaucoup plus intéressant d’avoir un retour plus large du type enquête d’opinion par exemple ou d’éventuellement envisager qu’est ce qui amènent ce type de question : sont-elles si spécifiques au jeu de société.
    Je pense qu’en fait dans toute passion, il y a une forme d’incompréhension des personnes qui ne s’y intéressent pas certes mais qui en réalité ne s’intéressent pas à la personne qui collectionne.
    Mais bon passons, j’ose croire que c’est aussi votre passion et votre ferveur qui auront probablement parlées.

    Par contre la suite était bien plus intéressante car au travers des différentes personnalités autour de la table, on a pu vivre certains points de vue et l’évocation de la passion qui ont finalement été parfaitement résumé par Tuin dans ses 7 profils.
    Enfin est ce qu’on pourrait oser imaginer que les capitalistes judéo-chrétiens puissent ne pas être systématiquement ciblés du mal, d’autant plus que je trouve assez hallucinant qu’il faille presque attendre la fin de l’émission pour aborder du bout des lèvres l’éventualité qu’on puisse simplement donner un jeu pour qu’il quitte sa collection sans devoir forcément le vendre.
    C’est un peu capitaliste ça d’envisager de vendre absolument les choses non ?

    Personnellement je me retrouve plus dans le profil de Twin. J’ai commencé le jeu « moderne » il y a un peu plus de 15 ans et j’ai commencé par acquérir les dites pépites qu’il fallait absolument avoir jouées.
    Puis voyant la ludothèque grandir je me suis dit que de mon point de vue ça n’avait pas de sens que je collectionne pour collectionner, c’est pas ce que je cherchais. Du coup je me suis fixé des limites à 16 cubes Kallax. Une fois par an j’observe les jeux qui sont dans mon cœur auxquels je ne joue plus et je me demande si il est temps de s’en séparer (adieu les Colons de Catane, Age of Steam…).
    Et du coup ma ludothèque tourne plus. Jeux plus souvent rejoué (c’est bien de re profiter d’un jeu sans forcément en acheter) et remplacement des nouveaux jeux qui ne font pas vibrer. Le marché de l’occasion permettant au final avec un peu de patiente de pouvoir jouer à des nouveautés sans y mettre mes reins. 🙂 Ce mode de fonctionnement me permet d’avoir une connaissance ludique assez large (+500 jeux testés) afin de conseiller mon entourage ou de pouvoir proposer à mes amis de nouvelles expériences, je laisse aux autres le plaisir d’ouvrir des magasins ou des musées 🙂 🙂 :).

    1. Salut Thespios,
      C’est intéressant, cette limite physique fixée en termes de cubes Kallax – ce qui ressemble finalement à la limite physique que Dany s’est fixée.
      Pour ce qui est de la revente, du don, ou du cannibalisme pour gérer les sortants d’une collection, je dirais quand même que ce n’est pas le centre de notre sujet. On s’est quand même plus posé des questions sur le comment et le pourquoi des jeux rentre dans la collection. Ce qui est certainement plus une priorité pour un collectionneur que les modalités de sortie des jeux d’une collection.
      Cyrus avait fait un point assez complet sur comment continuer à jouer à beaucoup de choses en limitant la taille de sa ludothèque dans le dossier environnemental.
      https://podcast.proxi-jeux.fr/2021/05/n127-jeux-de-societe-et-ecologie/

      Oula, j’ai pas répondu à ce commentaire que tu en as déjà fait un autre ! Vite, j’y cours !

  4. Pour rebondir sur la notion de musée : Tony Boydell auteur anglais de Snowdonia ou de Guilds of London entre autres collectionne les jeux d’époque britannique du 20éme siècle (qui est étonnamment pléthorique à un niveau qu’on n’imaginerait pas en France à la même époque) : il vient récemment d’ouvrir un musée. Je vous donne les référence de son blog sur BGG relatant ses trouvailles :
    https://boardgamegeek.com/blogcategory/6877/museum-board-games
    Au plaisir de vous réécouter !

  5. Hello à tous!

    Super intéressant. Je suis moi même très joueur mais je ne m’estime pas « collectionneur » de jeu de société. Par contre je le suis de Bande Dessinée.
    Je suis plutôt d’accord avec le coté « positif » de l’image du « gros joueur » ou du collectionneur auprès de son entourage que présente Tuin.
    La pastille du Pionfesseur est très intéressante mais tellement sombre. Je ne crois pas que ça soit aussi « marginal » que ça, dans le sens péjoratif du terme. 😉
    Mais par contre, je suis complètement d’accord qu’il va falloir tous bosser dans le même sens si on veut faire du média jeu de société un vrai objet d’art et de culture.
    Je crois que le jeu de société en est ou la Bande Desssinée était y à une vingtaine d’années. Courage ça va venir 🙂

  6. Hello, la proxi-team …

    En pleine écoute de ce numéro spécial, petit commentaire sur la pastille du Pionfesseur, et surtout sa conclusion qui opposait collection de jeux, vs livres :

    Pour avoir presque 700 jeux dont une partie de vieilleries chinées en vide-grenier, et peut-être 5 à 6 fois plus d’espace consacré aux livres, avec des vieux livres de SF et d’anticipation ancienne, je peux témoigner que l’on a les mêmes commentaires concernant la collection de livres : tu es a tous lu ? ca te prend trop de place, etc … par contre, on ne me demande pas de conseils pour offrir des livres récents 🙂

    PS: coup de chance, j’ai réussi à écouter le début de l’émission avant la diffusion de la suivante … sinon je me retrouve à poster des commentaires trop tard, et qui ne sont pas évoqués ensuite lors des émissions 🙂 🙂 Il faudrait revenir sur les commentaires postés dans le mois, pas seulement sur les commentaires postés sur la dernière émission … comme on peut aimer parler d’un vieux jeu, et pas seulement du dernier jeu à la mode 🙂 🙂 🙂

    1. Avec toi Philippe pour parler encore plus des commentaires dans les émissions !
      Et pourquoi pas une émission entièrement consacrée aux commentaires qui arrivent plus tardivement qu’un mois !
      Mais bon… ça ferait peut-être un peu beaucoup.
      En tous cas, avec des commentaires aussi positifs et plein de bons sentiments qui font tout chaud au coeur que le tien, ça contribue à nous motiver et à faire de notre mieux 🙂

  7. Salut,

    Cet épisode m’a bcp plu, chaque pastille bien cool, je m’y suis retrouvé dans plein de points, mais le sujet a l’air de diviser dans les autres commentaires.

    Pour plus de légèreté, je vais vous proposer qq noms pour la « collection de jeux de société », vous choisirez votre préféré.
    Les collectionneurs de jeux et jouets, c’est les LUDOPHILES.
    Les collectionneurs de jeux de cartes, c’est les CARTOLUDOPHILES.
    Les collectionneurs de jeux vidéo, c’est les VIDEOLUDOPHILES.

    Donc pourquoi pas :
    – meepeuludophile
    – societoludophile
    – meepeulophile
    – ludosociétiste
    – ludovores

    A bientot !

  8. Fin de l’écoute de ce numéro ce matin …

    Tuin : très bien trouvé ces motivations … je rajouterai pour certains collectionneurs l’aspect « patrimonial », i.e. conserver un pan de la « petite » histoire culturelle de notre société. J’ai retrouvé cela dans les propos du Pionfesseur par exemple, même s’il est plus motivé par la conservation de l’objet ludique « abstrait » que de l’objet physique. A rapprocher de l’initiative de la Maison des Jeux de Grenoble qui propose des fascicules sur les jeux du monde ou les jeux anciens avec règles, liste du matériel et plan de montage des jeux ou du plateau …
    https://maisondesjeux-grenoble.org/wordpress/publications/
    On rêverait d’une initiative sur les jeux « modernes » tombés dans le domaine public (et par jeu moderne, je n’entends pas édité depuis 1990 🙂 :-)) … François Haffner partage par exemple des plateaux et règles de jeux de Sid Sackson ou Alex Randolph, mais pas que …
    https://escaleajeux.fr/classification/afabriquer

    Et lorsque le collectionneur s’intéresse à cet aspect historique et patrimoniale, il peut être intéressé par les jeux anciens. J’achetais il y a quelques années des jeux anciens à un éditeur qui en proposait des fabrications artisanales (Géoludie … mais l’entreprise ne semble plus être active , sniff) … avec un Senet égyptien, un Duodecim Scripta romain, etc …

    A noter, l’initiative de Goliath en 2005, qui a (avait?) une collection de rééditions de vieux jeux, plutôt neerlandophones, sans chercher à s’éloigner du jeu original.
    J’avais acheté les 2 jeux suivants lors d’un séjour aux Pays-Bas:
    https://www.myludo.fr/#!/game/het-padvinderspel-26769
    https://www.myludo.fr/#!/game/pang-26768

    J’avais cru entendre qu’un éditeur allemand rééditait à l’identique des vieux jeux pour surfer sur cette nostalgie (sûrement dans une chronique de Hammer ?)

    Les propos mélangeaient parfois les arguments « achat compulsif de jeux » vs « collection » … le collectionneur n’est pas forcément un acheteur compulsif, et pas forcément des dernières nouveautés à la mode …
    Et pour rebondir sur la pastille de Polgara, j’ai plutôt l’impression que le souci des collectionneurs chineurs n’est pas la dérive des prix sur Okkazeo (pas grave, on le trouvera bien dans X années en vide-grenier ou ailleurs), mais plutôt celle de trouver des pièces pour compléter des jeux incomplets achetés en brocante … Dany ne me contredira pas 🙂 🙂

    1. Salut Philippe,
      Merci pour ton retour. Et oui, la dimension patrimoniale m’a échappée, je crois l’avoir confondue dans mon entreprise avec l’attitude de l’encyclopédiste. Mais effectivement, il y a aussi une motivation purement physique de conservation des objets.
      Pour ce qui est des nouveautés, je crois que la confusion peut venir du fait que des jeux continuent d’être publiés. Un collectionneur de vieille voiture achète-t-il des voitures neuves pour la considérer comme une vieille voiture dans 20 ans ? Je ne le crois pas. Par contre, c’est ce que font les collectionneurs de timbres : ils s’envoient des timbres récents pour contribuer, comme nous, à des collections avec des objets récents et anciens.
      C’est vraiment la dimension « compulsif » qui, je crois, sème le doute et brouille les frontières.

  9. Pour le nom delà collection de jeux de société
    D’après Wikipedia,: ludophilie

    Mes idées :
    Ludothèquophilie
    Polygamie. Déjà pris !
    Polyboardgamie
    Gamophilie
    Sociétoludophilie (cf. Vidéoludophilie)
    Ludocollectionnophilie

  10. J’ai repensé à un truc sur le sujet de la collection qui vient peut-être renforcer un profil ou un autre. Certains éditeurs jouent sur la corde des collectionneurs qui aiment soit tout posséder soit avoir quelques choses de beaux dans leur ludothèque.
    Ca passe par des boîtes aux mêmes formats, un choix éditorial et esthétique, du lettrage de titre, numérotation…
    De mémoire je crois qu’Alea produisait des jeux dont la tranche portait un numéro et les jeux côte à côte formaient une collection.
    On peut aussi penser à l’ensemble de la production de la série « de la Mer du Nord » et « des Royaume de l’Ouest ».
    Ou éventuellement l’ensemble de l’œuvre Les Piliers de la Terre, Un Monde Sans Fin et Une Colonne de Feu pour suivre une série de livre.

    1. Salut Thespios,
      Oui, on est d’accord. J’en touche rapidement un mot dans la catégorie du vertige esthétique, justement avec l’éditeur Alea, avec ses boîtes conçues pour être rangées les une à côté des autres.
      Je ne pense pas que cela pousse les collectionneurs à dépenser plus, par contre, ça contribue à rendre une partie de leur collection agréable à regarder – sans punir les gens qui n’achètent qu’un seul ou un sous-ensemble de la collection de ces jeux.
      J’avais pas le temps d’en parler, mais on voit que c’est le cas aussi dans le domaine de l’édition, avec des romans ou des BD dont les tranches portent une illustration qui se continue sur l’ensemble des ouvrages (là, je pense par exemple aux romans des neuf princes d’Ambre de Zelazny, qui portent une illustration de l’immense Florence Magnin sur la tranche).

  11. Ah voici un épisode qu’il faudrait que je fasse écouter à ma mère pour éviter les tentatives d’explication longues et laborieuses que non, son fils n’est pas resté bloqué à l’âge de 12 ans parce qu’il joue encore aux jds et garde tant de boîtes…
    Excellente émission, à épingler. Un peu déçu que Polgara fasse référence aux collections de capsules de bouteilles de bière et non de Champagne tout de même :-).

  12. Moi je suis team Tuin, j’ai des jeux auxquels je joue et des jeux que j’ai éventuellement pas encore joué.
    Je n’aime pas le terme collection pour parler de ma ludothèque, car pour moi une collection c’est quelque chose qui n’a qu’à vocation de grandir. Or à mes yeux, un jeu de société doit vivre et est fait pour être joué. Donc si je sens qu’un jeu ne me donnera plus envie d’y jouer, je le fait sortir de ma ludothèque.

    Je ne méprise pas les collectionneurs car je faisais des collections quand j’étais plus jeune mais finalement ces collections me prenait plus de place que de plaisir. Je citerais d’ailleurs la phrase de Fight Club : Les choses que l’on possède finissent par nous posséder.

  13. Je viens de terminer l’écoute de cette émission sur la collection. Alors que je pose mon casque audio, je dois dire que je suis assez surpris. Le contenu est de qualité, j’ai envie de dire comme toujours avec PJ. Par contre, je ne m’attendais pas à une analyse aussi engagée. D’autant qu’elle va totalement à l’encontre de la posture que je cherche à suivre dans la pratique de mon hobby.

    La propriété c’est le vol

    Après avoir avoisiné les 200 jeux il y a quelques années, ma ludothèque actuelle tourne autour de 130. Mon objectif : atteindre les 80 avant la fin de l’année 2022. Dans ce but, j’ai décidé de revendre l’entièreté des jeux que je gardais sans y jouer. En fait, j’arrête définitivement toute velléité de collection.

    De mon point de vue, collectionner consiste à posséder quelque chose pour le simple plaisir de le posséder et je ne suis plus à l’aise avec cette idée. Dans mon loisir comme dans la vie, j’essaye depuis plusieurs années de prendre de la distance avec ce désir très matérialiste de possession. Une remise en question qui change beaucoup ma relation avec l’objet. Garder des jeux auxquels on ne joue pas juste pour pouvoir les caresser des yeux de temps à autre ne me procure plus de plaisir.

    Et, contrairement, à ce qu’affirme le Pionfesseur je n’ai pas l’impression d’être guidé par une logique capitaliste ou utilitariste. Je reste un joueur, bien convaincu que le jeu ne doit avoir d’autre but que lui-même mais j’ai concentré ce sentiment sur l’action de jouer, moins sur l’objet. Je pense également que le capitalisme s’accommode très bien de l’inutilité, tant que de l’argent est en jeu. L’explosion de la demande en biens luxueux en est la preuve. La vacuité de posséder un vêtement de haute-couture, un yacht ou un collier de diamants me paraît assez évidente. Le marché du luxe, comme tous les autres (y compris celui de l’occasion), se moque bien de la raison pour laquelle tu achètes. Tant que tu consommes, tu nourris le marché et c’est tout ce qui compte.
    Adulescence programmée

    Lorsque je suis devenu indépendant financièrement, l’un de mes premiers achats “inutiles” fut une console de jeu. Une Wii. Mes parents avaient toujours refusé tout achat de console et durant mon adolescence je ne jouais à la megadrive, à la super nes ou à la playstation qu’occasionnellement chez les copains. Alors, après m’être procuré une console moderne (à l’époque), j’ai voulu rattraper le temps perdu en m’achetant une console vintage. Ce shoot nostalgique ne dura qu’un temps.

    Après avoir fait et refait les Super Mario, Kid Chameleon et autres Street of Rage l’intérêt s’estompa. Ces jeux ont beau raviver de bons souvenirs et avoir écrit l’histoire du jeu vidéo, ils ont quand même vieillis et n’en déplaisent aux grincheux, on a fait mieux depuis.

    Peu de temps après le début de ma collection, le marché du rétrogaming explosa. Des milliers d’adultes, nostalgiques de leurs enfances dorées et les poches pleines de leurs premiers salaires, fantasmaient comme moi de retrouver les pixels cathodiques de leurs jeunes années. Et comme il y a toujours des profiteurs pour se repaître du rêve des autres, cet attrait attira les spéculateurs et les prix grimpèrent très vite. Plus question d’espérer chiner quelques bonnes affaires, les “pros”, mieux organisés, raflaient tout. Consoles et jeux ne se retrouvaient plus qu’à prix d’or sur internet ou derrière les vitrines de magasins spécialisés. Au-delà du coût supplémentaire pour poursuivre ma collection (ce qui est déjà une bonne raison en soi), l’impression d’alimenter un marché de dupes me dégoûtait profondément.

    Il faut dire qu’à la fin, l’envie de retrouver des jeux qui m’avaient fait vibrer avait cédé la place au plaisir moins innocent de la collection pour la collection. Le moteur n’était plus la nostalgie mais le désir de posséder quelque chose qui ferait saliver d’autres amateurs. Un sentiment qui ne me ressemblait pas.

    Je collectionne donc je suis (joueur)

    L’enfer est pavé de bonnes intentions. Si collectionner peut partir d’un postulat innocent, dans mon cas il a toujours fini par dériver vers des désirs beaucoup moins sains.

    Pour le retrogaming, je suis passé d’un peu de nostalgie au plaisir arrogant et stupide de crâner devant les copains. Pour le jeu de société, je m’étais convaincu un temps que ma motivation était purement intellectuelle. Cela me permettait de parfaire ma culture ludique et celles de mes amis et de conserver des antiquités qui, autrement, auraient pu finir à la poubelle. S’il y a certainement un peu de vrai dans tout ça, il y avait surtout une autre raison, celle de construire mon identité de “vrai” joueur.

    A la même époque, je commençais à écrire des articles sur un blog du nom de ludismes-en-tête (aujourd’hui disparu) et je souffrais d’un furieux syndrôme de l’imposteur. Il me fallait une légitimité autre qu’être simplement un joueur passionné. Et comme je n’avais pas d’expérience en tant qu’auteur ou éditeur, encore moins de diplôme universitaire, et que je n’avais ni le courage, ni l’envie de suivre l’une de ces voies, je me suis dirigé inconsciemment vers l’expertise encyclopédique. Ce qui se traduisit, entre autres, par la collection. Aujourd’hui, je ne ressens plus le besoin de justifier mes articles et critiques. Ma principale motivation est devenue le plaisir que je prends à écrire. La raison d’être première de ma collection s’est évanouie.

    Pourtant, je continuais sans vraiment y réfléchir, plus par habitude que par plaisir. Collectionner était devenu une sale manie. Et comme je suis un peu lent à la détente, je mis un temps fou à m’en rendre compte.
    Collectionner n’est pas jouer

    Comme je le disais, je cherche aujourd’hui à changer mon rapport avec le jeu de société. J’achète moins, joue plus souvent aux mêmes jeux, limite ma veille ludique et ne cherche plus autant la nouveauté ou à parfaire ma connaissance ludique. Ces désirs, qui m’ont longtemps dominé, sont devenus marginaux. Le simple plaisir de jouer a repris sa place de boussole de ma pratique ludique et c’est tant mieux. Je suis moins complexé et plus épanoui dans ma passion.

    J’ai toujours très à cœur de défendre le jeu comme objet social mais j’ai de moins en moins d’attachement au produit. Mon expérience de ludothécaire m’a permis de comprendre ce qui comptait vraiment. Le jeu, la règle, n’est qu’une proposition à notre service. Celui qui est au centre du jeu, n’est ni l’éditeur, ni l’auteur mais bien le joueur.

    Cela m’a permis de relativiser l’importance de conserver de vieilles boîtes. Si le jeu de société a une histoire, est-il vraiment nécessaire de conserver l’ensemble de son patrimoine ? Même si un jeu en dit long sur son époque, est-ce vraiment si essentiel que les générations futures soient au fait de toutes les productions Nathan ou TF1 games ? Est-ce qu’on a vraiment raté sa vie de joueur si on a pas fait une partie de Déconnaissance ?

    Et même si l’héritage patrimonial nous paraît une chose à défendre, pourquoi ne pas plutôt soutenir des initiatives publiques ou associatives (elles existent) plutôt que d’encombrer les étagères de centaines de collectionneurs privés dont les raretés ne profiteront qu’à leur cercle d’amis ?

    Pour autant, je ne condamne pas les collectionneurs. Dany et le Pionfesseur se sont défendu avec passion et, dans l’absolu, ils n’auraient pas dû avoir à le faire. Chacun est libre de vivre son hobby comme il l’entend. J’ai juste voulu présenter un point de vue différent et expliquer les raisons qui, moi, m’ont fait arrêter la collection. Je vous laisse en déterminer la pertinence et en tirer, ou non, des leçons.

    1. Toujours aussi bien tes commentaires, très intéressant à lire ! Je te rejoins, moi je n’essaye d’avoir que des jeux auxquels je joue.

      Par contre, fais attention quand même à ne pas dépasser la ligne blanche avec ce genre de questions : « Est-ce qu’on a vraiment raté sa vie de joueur si on a pas fait une partie de Déconnaissance ?  » car la réponse est OUI ;D

    2. Je t’invite à réécouter ma chronique, le point de vue capitaliste je le vois non pas dans celles et ceux qui ne veulent pas faire de collection mais plutôt dans l’idéologie qui fait se sentir coupable les gens qui collectionnent parce que ce qu’ils font n’est pas conforme à cette idéologie 😉

      1. Je pense sincèrement que le désir de collection n’est pas du tout incompatible avec la pensée capitaliste, bien au contraire. Tu sembles affirmer que le capitalisme est utilitariste, selon moi ces deux idées ne se confondent pas. De plus, on retrouve dans la collection deux éléments qui font parti de l’adn de la logique capitaliste : la propriété et l’existence d’un marché. Quand je pense à une logique non-capitaliste, je verrais plutôt une tendance à la collectivisation (de type musée ou archives publiques) plutôt qu’à des acquéreurs privés qui vont entretenir un marché par leurs volontés de constituer leurs collections. Que les collectionneurs soient des esthètes ou qu’ils agissent dans un but financier (exonérations fiscales dans l’art, par exemple) la machine capitaliste s’en moque bien. Tout ce qui compte, c’est que le marché soit alimenté d’offres et de demandes. C’est notamment pour illustrer cela que je prenais l’exemple du retro-gaming.

  14. Super émission! Pour ma part je ne suis pas d’accord avec le Pionfesseur sur l’image du jeu de société dans la .. société, et suis plutôt de l’avis de Polgara-qui-a toujours-raison. En effet globalement l’image des joueurs est plutôt cool, ou au pire neutre curieux, mais je n’ai pas souvenir de quelqu’un ou des médias qui se moquent, et encore moins quand je dis que je fais des jeux en amateur. D’ailleurs cette posture me rappel un peu le ouin ouin du milieu jeux videos des années 90-2000 qui n’a d’ailleurs aujourd’hui plus trop lieu d’être (même l’état peut en parler positivement, la dernière digue de réac a été abattu)! Je serais donc curieux de connaitre les autres arguments du pionfesseur.
    Je trouve que au contraire l’attitude négative viens plutôt du cercle des joueurs envers les « moldus » parfois assez condescendante du style « ah ouais tu connais le monopoly et le risk quoi » (je m’inclus dedans).
    Concernant la collectionnite vous avez évoqué rapidement ce que je considère comme une vrai limite à l’aspect collection: l’espace, et par extension les moyens financiers. Tout le monde n’a pas la place de faire tenir dans son salon 2 étagères exclusivement dédiés au jeu, qui est un objet qui prend beaucoup de place (surtout quand il n’y a que des formats de boite différents ou des boites trop grandes, grrr). La collection est donc par certains aspects un privilège, mais comme beaucoup de passions en fait.
    Je ne me considérais pas comme collectionneur et pourtant je me retrouve dans vos descriptions, sauf que je ne pourrais pas acheter un jeu et ne pas y jouer (pire, de le garder sous blister). J’aime regarder mon étagère de jeu et penser à toutes les super parties qui m’attende, je collectionne (un peu) surtout parce que ca me donne envie de jouer, et regarder des jeux auxquels je ne joue pas me rend presque triste. Un peu également car je me dis que le jour ou je n’ai plus les moyens, ou alors quand la civilisation s’effondre, il me restera un certain nombre de loisirs à faire en stock puisque que je ne pourrais plus rien découvrir de nouveau.
    Enfin sur le couple, même si je n’ai pas ce soucis, ca peut être plus compliqué : on ne dit pas non à une relation juste parce que la personne dont on est amoureux a une passion dont on se fout, et puis avec le temps on va s’agacer ; sinon il peut y avoir le cas où l’on a peu d’espace et que les passions rentrent en compétition, ou quand le foyer à peu de moyens et l’un ne sait pas gérer l’argent…

    1. C’est globalement ma conclusion aussi : paradoxalement (ou non), c’est dans le milieu même du jds que l’image du collectionneur est la plus négative. Je t’invite à réécouter 😉

  15. Intéressante discussion. Ma plus grosse difficulté à été de me dire si je me considère ou pas comme collectionneur.
    Je dois avoir 100 jeux, 500 BD et une quête en cours sur les romans d’agatha Christie trouvés dans des boîtes à livres 🙂
    Au sujet des motivations , coté j2s c’est plutôt l’aspect curiosité et encyclopédique qui me motive, mais sans la volonté de complétiste (auteur ou éditeur) que vous évoquez.
    Je recherche plutôt 2-3 œuvres pour chaque mécanique qui selon moi sont les œuvres définitives.
    J’aime aussi beaucoup la taxonomie, et autres classifications transverses.
    Enfin j’aime bien regarder ma ludothèque bien rangée , par type : 2 joueurs, gestion familial, gestion habitués, affrontement, narratif , enquêtes , ambiance…

  16. Bonjour à tous et merci encore pour cette émission.
    Voila un thème encore une fois intéressant qu’est la collection.
    En effet je pense évidement que beaucoup de joueurs se sentent concernés malgré eux 😉
    Etant moi même collectionneur j’ai donc évidement écouter votre émission avec beaucoup d’intérêt.
    Vos analyses sont encore un fois très pertinente bravo.
    Pour ma part j’ai toujours été fasciné par les collections quelle qu’elle soit, je m’émerveille devant une bibliothèque contenant des livres rares, des premières éditions etc…
    Je crois que pour ma part ce qui me fascine c’est la rareté et l’histoire de l’objet.
    Concernant les jeux de société, ma ludothèque est composée de deux types de jeu.
    Les jeux que j’aime et auxquels je joue régulièrement puis le pièces dites de collection.
    Il ne faut pas oublié qu’un jeu est très similaire à une œuvre. La thématique, la mécanique, les illustrations, les auteurs font de certains jeux de réelles œuvres.
    Je collectionne pas tout type de jeu mais je recherche assidûment des pièces rares de jeux que je trouve remarquables comme des exemplaires sérigraphiés et signés par Martin Wallace par exemple.
    Du coup il vrai que j’aurai souhaité que vous abordiez ce sujet un peu plus longtemps.
    En tout cas merci encore pour cette chouette émission.
    Cordialement

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