Paolo Mori, vous connaissez ? Mais si, vous savez, l’un des auteurs de Una Vittoria Impossibile: Le Barricate di Parma del 1922. Non ? Ah, on aurait peut-être du plutôt citer Augustus, Blitzkrieg !, Dogs of War, Ethnos ou Libertalia. Là, ça y est, vous le remettez ?
Parfait, car justement, c’est deux jeux dont il est auteur et co-auteur dont il est question ce mois-ci ! D’abord, Flavien vous propose de retourner en pleine guerre froide pour Le match du siècle, jeu à deux qui propose de retranscrire le match d’échecs qui porte ce surnom et qui en 1972 opposa le soviétique Boris Spassky au sulfureux américain Bobby Fischer. Benofx s’éloigne ensuite du réel et vous propose de recruter un équipage pirate sous forme de tuiles dans Captain Flip, coup de cœur pour plusieurs personnes de l’équipe.
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Crédits du générique
Titre : Skyhawk Beach
Artiste : Blue Wave Theory
Licence : CC BY-SA 4.0
1:41:46 - Télécharger le fichier mp3
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Commentaires
Le mois dernier Astien vous présentait The Vale of Eternity, tandis que Le Pionfesseur parlait de Kauri. C’était ici.
Le match du siècle
Fiche signalétique
- Auteur : Paolo Mori
- Illustrateur : Klemens Franz
- Editeur : Gigamic (localisation)
- Nombre de joueur·se·s : 2
- A partir de 10 ans
- Disponible à la Caverne du Gobelin
- Fabriqué en Chine
Le principe du jeu
Jeu exclusivement à 2, Le match du siècle vous propose d’incarner Fischer ou Spassky, avec chacun son paquet de cartes, dont chacune est découpée à l’horizontal avec un côté pour quand on joue les blancs, un côté pour quand on joue les noirs. Le but, c’est de gagner 6 parties pour gagner le match. Pour gagner une partie, il faudra prendre l’avantage sur votre adversaire au cours d’au maximum quatre échanges via un système de tir à la corde. Pour gagner un échange, il faudra avoir une valeur de carte plus élevée que l’adversaire, éventuellement en s’aidant de maximum deux pions. Mais si vous perdez l’échange, vous pourrez activer l’effet de votre carte. Enfin, il faudra faire attention à votre piste d’endurance mentale, sous peine d’avoir une main moins flexible ou moins de pions à disposition.
Le ressenti de Flavien
Sur des bases de règles simples et une restriction des possibles, Paolo Mori arrive encore une fois à poser des enjeux de choix forts à des moments clés. Se basant sur des effets de cartes intéressants, sur cette double-couleur pour chaque carte et sur l’importance de la piste d’endurance mentale, il parvient à installer une véritable tension et à délivrer des moments mémorables. La principale nuance au plaisir est cette impression de dynamiques un peu répétitives de match en match, avec des parties qu’on sacrifie pour préparer les suivantes et, finalement, un score serré qui laisse percevoir un jeu peut-être un poil trop équilibré. Le match du siècle propose aussi d’incarner deux personnes différentes, et pourtant le sentiment d’asymétrie que pourraient promettre les deux paquets de cartes s’estompe, la faute à des valeurs de cartes communes, des effets trop similaires qui reflètent peu des personnalités différentes, à la différence d’un Watergate auquel il est souvent comparé et qui propose des buts différents pour chaque camp.
Du côté du thème, si la tension du symbole de ce match à cette période est bien retranscrite, il faut noter que le jeu force une des personnes à incarner Bobby Fischer, qui au-delà de sa personnalité publique qui a fait beaucoup parler, a tenu des propos antisémites à plusieurs reprises. On ne le ressent jamais en jeu, il n’y a qu’un paragraphe dessus dans le livret historique – c’est déjà ça, ça aurait pu être plus -, mais ça peut être un frein aux personnes qui refuseraient, même le temps d’une partie, d’être à la place de l’américain.
Captain Flip
Fiche signalétique
- Auteurs : Remo Conzadori & Paolo Mori
- Illustrateurs : Jonathan Aucomte
- Éditeur : PlayPunk
- Nombre de joueur·se·s : 2 à 5
- Âge minimum : 8 ans
- Durée de partie : 20 min
- Disponible à la Caverne du gobelin
- Fabriqué en Pologne
Le principe du jeu
Dans Captain Flip, votre mission est de recruter le meilleur équipage de pirates possible. Pour ce faire, chaque joueuse et joueur dispose devant lui d’un plateau identique composé de cases réparties en 5 colonnes (de 1 à 5 cases par colonnes). A votre tour de jeu, vous allez tirer une tuile « pirate » au hasard dans un sac. Vous devrez alors choisir de recruter le pirate que vous venez de tirer, ou, de retourner la tuile pour recruter celui qui se trouve au verso. Attention cependant, en cas de « flip », vous serez obliger de recruter ce pirate.
Il vous faudra également optimiser le placement des différentes tuiles « pirate » pour réaliser le plus de point possible. En effet l’emplacement absolu ou relatif de certains pirates aura un impact sur son effet ou son scoring. Pour exemple, « La Vigie » vous apportera 4 points de victoire en fin de partie si, et seulement si, elle est placé au dessus de tout autre pirate dans une colonne. « La Canonnière » quant à elle, vous apporte immédiatement 5 points, mais vous perdrez la partie si vous en avez 3 ou plus à la fin. Elle annule également l’effet de « La Charpentière » si ces 2 profils de pirates se retrouvent dans la même ligne ou la même colonne.
Pour information, vous pouvez retrouver sur BoardGameGeek, les fichiers pour le mode solo et le plateau supplémentaire et les plateaux fanmade (et rethématisation One Piece).
Le ressenti de Benofx
Captain Flip est un jeu plus que réussi : de part ses règles simples et immédiates il est accessible à toutes et à tous. Le déroulé de la partie n’est pas dénué d’une dose de hasard, mais celle-ci est bien contrebalancé par les choix qui s’offrent aux joueuses et joueurs et par une compréhension progressive de la stratégie et des enjeux.
Si l’on peut noter quelques défauts éditoriaux concernant le matériel, on apprécie le choix de la production du jeu en Europe. La thématisation se prête également bien à la mécanique du jeu et la légère narration offerte par la progression des 4 différents plateaux est une excellente idée.
En résumé Captain Flip est la définition de se que devrait être un jeu « tout public », suffisamment accessible ET suffisamment profond, un jeu malin quoi !
VOUS ÊTES PRÉVENU·E·S ! Proxi-Jeux décline toute responsabilité en cas d’exemplaire de Captain Flip brûlé.
Bonjour. Je découvre votre podcast. Alors que j’avais une appréhension sur le fait d’entendre parler de jds, sans visuels. Et bien quzlle bonne surprise ! Habitué aux articles de blogs, formats vidéo et autres chaînes twitch, je suis conquis par vos analyses posées, vos discussions et vos avis qui ont une profondeur que je ne trouve pas vraiment ds les autres formats cités. Vraiment merci !!!! 🙂
Bonjour Ddexert !
Voilà un commentaire qui fera très plaisir à toute l’équipe.
C’est effectivement dans l’ADN de Proxi-Jeux d’apporter une certaine profondeur dans ce que nous pouvons décrire et analyser. Comme tu as peut-être pu le remarquer, nous avons pleins de formats différents et un épisode qui sort tous les vendredi.
Merci pour ton retour en tout cas !
Salut les cavaliers pirates,
Vous m’avez vraiment donné envie de tester ces deux jeux, merci à vous !
A bientot
Super émission,
Si ce Paolo Mori ne m’a pas donné envie, merci à Flavien d’avoir fait remarqué qu’il y avait un poil de sur-édition et surtout pour son avis nuancé qui rendait aussi bien les qualités que les limites du jeu.
L’engouement commun de Benofx et de Flavien pour le Captain Flip donnent envie de l’essayer. Je crois qu’ils m’ont convaincu quand ils ont présenté le jeu comme si c’était un Kramer et Kiesling ou un (bon) Knizia (élégance, simplicité, profondeur), le plus beau compliment qu’on peut faire selon moi à un jeu. Très intéressant aussi de remarquer que si un petit point de règle est oublié quasi systématiquement, ici le point avec la carte au trèsor, c’est un problème de conception de jeu. Ce qui fait que ce n’est pas un Kramer et Kiesling 😉
Hum je ne retrouve pas le plateau du goodies dans les files sur BGA, il n’y a que les règles :/