En cette période post Halloween, le Docteur Frankenstein et son fidèle serviteur, aka ddschutz et Polgara, jouent avec le feu pour tenter de créer la meilleure des émissions de présentation des chroniques, en y assemblant des morceaux de véritables chroniqueurs, tout cela pour les joueuses et joueurs de 3 à 99 ans.
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COMMENTS ARE ALIVE !
La parole aux auditeurs.
Do It Yourself
Dans cette chronique qui revient hanter le château du Dr Frankenstein alors qu’on la croyait morte depuis plusieurs saisons, c’est Tuin qui répond à un commentaire dans la dernière rubrique des Jeux du Mois avec un mini-tuyau pour refaire des paquets de cartes et éviter le divulgachâge ou le bazar dans les paquets de cartes pendant les transports.
Cet épisode vient avec sa propre illustration de comment faire soi-même avec ses doigts :
Joueurs nés
Il faut sauver le soldat Freddy et ses camarades dinosaures dans SOS Dino, un jeu coopératif dans lequel les joueuses n’écouteront que leur courage pour braver plusieurs volcans en éruption.
Plateaux Numériques
Ce mois-ci c’est Fendoel qui s’y colle avec l’adaptation du jeu multi-récompensé 7 Wonders d’Antoine Bauza.
Ceci est un jeu
CargoToaster vous invite à découvrir la nouvelle énigme de « Ceci Est Un Jeu ». Une énigme sonore à base d’extraits musicaux, de répliques de films, de génériques TV etc.. où le but du jeu est de trouver le jeu de société auquel les extraits font référence !
Saurez-vous trouver le jeu en question ?
Pour envoyer votre réponse, c’est ici (date limite : 17 décembre 2019).
Sources des extraits sonores :
1. Génériques et jingles
2. Ceci est la réponse
La réponse à l’énigme précédente était le jeu Ponzi Scheme ! Pour consulter les sources de cette énigme, c’est ici !
3. L’Énigme du mois
15h02 Regarde comme il fait beau (dehors) – Les Casseurs Flowters
Kaamelott – Livre 2 Épisode 76 : Corpore Sano
Malcolm – « Mes beaux sapins » (Christmas Trees)
Les Fatals Picards – Le Retour A La Terre
Game of Thrones – Saison 2 Episode 3
« La Cité de la peur » réalisé par Alain Berbérian, 1994.
Le Gars d’la Compagnie – Les Cowboys Fringants
Joueur d'ailleurs
C’est en Corée du Sud que Hammer a décidé de partir ce mois-ci en interviewant Kevin Kim, fondateur et directeur de la maison d’édition Mandoo Games. On apprend entre autres choses que la mode des cafés-jeux a commencé en Corée en 2002, que le marché du jeu de société y est en pleine croissance et que les enfants coréens jouent aux jeux de société en classe…
Pas de mot du jour cette fois-ci mais écoutez donc la fin de la chronique pour entendre Kevin Kim vous apprendre à dire « jouez bien » en coréen !
Ludo Incognito
La mauvaise humeur, chronique de l’Acariâtre
Cette année, l’Acariâtre en a marre. Alors quand on lui offre une tribune podcastique, il libère son fiel sans attendre.
Le sujet de son emportement ce mois-ci : le mythe de l’équilibrage et le triste caractère compétitif des jeux.
Les petites boites dans les grandes
Une exploration des terres Vikings vous ai proposé par Astien. Découvrez les 3 premières extensions de Vikings Gone Wild :
Toutes apportent de la nouveauté dans le jeu de base, mais laquelle va vraiment vous intéresser?
Avec cette chronique, vous aurez de quoi vous faire une idée pour trouver l’extension qui correspondra le plus à votre façon de jouer.
Autour du jeu
Tous les deux mois, Flavien vous propose Autour du jeu. Partant d’une oeuvre ludique, il vous conseillera des productions d’autres univers culturels (littérature, musique, cinéma, séries, jeu vidéo…) en lien à celle-ci. D’un point de vue thématique bien sûr, mais aussi autant que possible mécaniques et liés à des éléments précis du jeu.
Pour ce deuxième épisode, il vous propose Autour de Nosferatu (Pierre-Yves Lebeau | Ismaël Pommaz | Grosso Modo | 2013).
- Romans : Dracula (Bram Stoker, 1897) ; Le Horla (Guy de Maupassant, 1886) ; les Chroniques des vampires d’Anne Rice (1976-2018)
- Série : Buffy contre les vampires (Joss Whedon, 1997-2003 sur The WB puis UPN)
- Films : Dracula (Tod Browning, 1391), la série de la Hammer qui commence par Le Cauchemar de Dracula (Terence Fisher, 1958), Bram Stoker’s Dracula (Francis Ford Coppola, 1992), Nosferatu le vampire (Friedrich Wilhelm Murnau, 1922), Nosferatu, fantôme de la nuit (Werner Herzog, 1979)
- Musique : Slayer – « At Dawn They Sleep » ; Slint – « Nosferatu Man » ; Iced Earth – « Dracula » ; Philip Glass & Kronos Quartet – « Renfield » ; « Bauhaus – « Bela Lugosi’s Dead »
- Jeux vidéo : la série Castlevania (Konami, depuis 1986) ; Vampire: The Masquerade – Bloodlines (Troika Games | Activision | 2004)
Morceaux utilisés en fond : Nerf Herder – « Buffy the Vampire Slayer Theme » ; Popol Vuh – « Die Umkehr » ; Kenichi Matsubara – « Bloody Tears » ; Rik Schaffer – « Bloodlines Main Theme »
Jingles : The Beach Boys – « I Get Around »
Les analyses du Pionfesseur
Ce mois-ci le Pionfesseur vous parle des nombres triangulaires. Beaucoup de jeux de société utilisent ces nombres, essayons de voir pourquoi et comment.
Les jeux cités dans cet articles (beaucoup sont trouvables chez Philibert et ils ont une très bonne fonction de recherche) :
- Coloretto
- St Petersbourg
- Sushi Go
- Thèbes
- Imhotep
- L’Âge de Pierre
- 7 Wonders
- Les Aventuriers du Rail
- Aquasphere
- Azul
- Le lièvre et la tortue (réédité sous le nom « Le Tour du Monde en 80 Jours »)
- Amun Re
Kaigai Games
Après quelques mois d’absence, Izobretenik nous revient avec un passage en revue du dernier jeu de l’un de ses auteurs favoris du moment : Maracaibo, d’Alexander Pfister. Retournez, comme plusieurs fois par an, dans les mers du Sud, pour y arpenter ses jungles verdoyantes et pleines de secret, pour naviguer le long des côtes afin de vous emparer des richesses de territoire encore vierges (vus par les yeux des nations colonialistes – le mot est lâché).
Que peut-on attendre du jeu ? Est-il un Pfister réussi ? A-t-il une obsession pour l’histoire « sombre » des grandes nations européennes ? Izobretenik vous présente le jeu, presqu’en large et en travers !
Ce commentaire ne concerne que le billet d’humeur de l’Acariâtre. Pour l’instant je n’ai écouté que cette chronique et il y a déjà tellement à dire que je me garde les autres pour plus tard.
L’Acariâtre, je suis d’accord avec ton analyse de la vie mais en désaccord avec celle sur le jeu.
D’abord, l’équilibrage ce n’est pas aussi important pour tous les jeux. Mais ça, c’était sous-entendu, je pense. On parle de jeu de stratégie compétitif et de déséquilibre entre les joueurs. Parce que ce n’est pas non plus le seul déséquilibre possible.
La chronique part du principe que le but du joueur c’est de gagner. Et là, déjà, je ne suis pas d’accord. Obtenir la victoire, c’est le but du jeu. Pas forcément le but du joueur.
La vie est effrayante. Parce qu’on n’en connaît ni son but, ni ses limites, ni ses règles (si tant est qu’elle en ait). Le jeu est rassurant. C’est une création fictive bien définie dans son but, son espace, ses libertés et ses contraintes. C’est une des raisons pour laquelle, il est plaisant d’évoluer dans le jeu. Parce que le jeu est un espace parfaitement réglé. Et dans certains types de jeu, l’une des promesses initiales, c’est que le cadre qu’il propose offre la même chance à toutes ces créatures fictives qu’on appelle joueur.
Ces jeux sont plus justes que la réalité parce que tous les joueurs partent avec les mêmes chances au départ. Tous les joueurs. Pas les individus réels qui en endossent le rôle.
Le sentiment d’injustice qu’on peut ressentir devant un jeu déséquilibré vient du fait qu’on peut perdre pour des raisons qui ne sont pas les nôtres. Dans ces jeux, je veux exercer mon intelligence, je veux la mettre au défi. Mais si je perd ou je gagne pour des raisons qui ne sont pas de l’ordre de mes choix mais d’un hasard mal placé, je me sentirais floué. Car le jeu ne tient pas ses promesses.
Le hasard est acceptable dans ces jeux, à condition qu’il impacte tous les joueurs de la même manière. Le hasard d’un placement initial, le hasard d’une pioche commune… C’est tolérable tant cela ne nuit pas à l’équilibre du jeu.
La compétition ludique est, à mon sens, bien plus acceptable que celle qui se joue entre les hommes dans la réalité. D’abord, justement, parce qu’elle est fictive. Ensuite parce qu’elle crée la meilleure adversité qu’on puisse trouver : L’autre. On a besoin, parfois, de se confronter à l’autre. Et mieux vaut le faire dans un cadre sans conséquences. Tu as perdu une partie, qu’est-ce que cela prouve ? Que tu es moins bon à ce jeu ? Même pas. Cela prouve juste que tu été moins bon sur cette partie. Alors dis moi l’Acariâtre, on en refait une ?
@Polgara,
moi je revais de voir David Bowie incarner Lestat. Il joue très mal, mais avais tellement le charisme !
Le casting dans ce flm est horrible, même Brad Pitt est mauvais
100% d’accord avec toi, un casting complètement raté qui n’a pas rendu hommage aux personnages des romans
David Bowie aurait mille fois mieux incarné l’ambiguïté du personnage de Lestat
Égalité vs. Équité
https://images.app.goo.gl/NkxW2tXgibZeeuDD6
(Oups, pas posté dans le bon fil.)
Il manque clairement un film de vampire dans la liste citée :
« Vampires en toute intimité » un film australien très particulier, et assez drôle, filmé comme un reportage d’investigation sur des vampires qui vivent en colocation.
Merci Tuyau pour le tuin. Je pensais que ce pimp de rangement était plus élaboré que ça, mais au moins ça fait le job, et c’est carrément indispensable pour les cartes de T.I.M.E Stories. Sur la base de cette technique, j’ai réalisé des rubans de papier cartonné avec des encoches pour pouvoir maintenir les différentes cartes en paquets.
Et j’ajoute que je suis super fan de l’énigme mensuelle de CargoToaster, c’est juste génial comme concept. Je me demande bien combien de temps cela peut mettre à élaborer une telle énigme.
Merci de ton commentaire qui me fait très plaisir.
Combien de temps ? Rien du tout selon moi. Trop selon ma femme.
En vérité, la recherche est ce qui prend le plus de temps mais c’est difficile à comptabiliser car je prends plein de notes d’extraits pour plein de jeux différents en même temps. Une fois que j’en ai assez pour une énigme, il faut que j’arrive à les récupérer (ce qui n’est pas forcément évident). La partie écriture, enregistrement et surtout montage, me prend environ 3h mais c’est je suis encore débutant, j’espère réussir à raccourcir durant la saison !
La critique de SOS Dinos était excellente, comme d’habitude. Je passe le mois de décembre dans la peau d’un vendeur de jeu de société. Du coup je pense que je vais le recommander.
Un plateau numérique était exhaustif et très intéressant. Ca m’a permis de comprendre que, malgré sa qualité, je ne serais pas client de ce 7 Wonders sur écran.
Enorme coup de coeur pour joueurs d’ailleurs. C’est des infos qu’on entend nulle part ailleurs. Quand je dis que je regrette l’absence de journalisme ludique, c’est pour avoir des choses comme ça plus souvent. Merci à toi Hammer.
Autour du jeu est un format cool. On trouve quelque chose de similaire dans le magazine jeu vidéo Canard PC mais c’est plus un prétexte à la rigolade qu’une rubrique sérieuse. Du coup, je préfère celle de Flavien. Et puis ça m’a permis de découvrir que je n’avais pas du tout les mêmes goûts que Polgara. Buffy contre les vampires est une série adolescente qui, sous couvert de chasse aux monstres, traite de tout un tas de sujets autour de cette période de la vie. Mais c’est un peu comme les livres Harry Potter. Si t’es pas tombé dessus au bon âge, c’est difficile de s’y plonger.
Et puis j’ai bien aimé le film Entretien avec un vampire. Même si je préfère le livre.
En ce qui concerne l’univers de Vampire La Mascarade, c’était évidemment pas assez pour cette oeuvre si importante. Il faudrait une rubrique complète dessus tant ce jdr a influencé le monde rôliste. Ainsi que pour fouiller un peu sa cosmogonie passionnante et traiter de tous les livres, jeux vidéos et jeux de société qu’il a engendré (dont un excellent jeu de cartes à collectionner du maître Richard Garfield).
J’ai aussi trouvé très intéressantes les chroniques du Pionfesseur et d’Izobretenik. Après, je suis moins fan de l’humour du SAV. Je suis pas convaincu de l’intérêt de reprendre aussi fidèlement les ficelles et les personnages d’une émission aussi connue.
Merci pour ton retour !
Je suis aussi lecteur de CPC et effectivement le « Panier garni » est une des inspirations. En plus sérieux, j’aime bien leurs « papiers culture » qui permettent d’avoir une vue sur les intérêts des rédacteur·ice·s en dehors du jeu vidéo, ce qui est toujours quelque chose que j’apprécie quand je lis quelqu’un.
Sinon même si c’est un regard lointain de l’époque de la Trilogie du Samedi, j’ai depuis quelques années très envie de me refaire la série, justement parce que je regardais par petits bouts et que comme toi, ça me parait une série qui parle de pas mal de choses en sous-texte, pas mal d’ami·e·s m’en reparlent en termes élogieux avec une découverte tardive.
Merci pour ton commentaire Ludiculture ! J’espère que les thèmes que j’aborderai ces prochains mois, seul ou avec des intervenants qu’on entend peu ou pas sur nos ondes francophones, continueront d’autant susciter ton intérêt à l’écoute qu’ils le font de mon côté à la réalisation.
Hello ! Merci bcp pour ce retour, cela fait vraiment plaisir.
Je réagis à la chronique d’Acariatre : je pense que tu joues (sûrement volontairement) sur les mots.
Dans ta chronique comme dans ton article, tu sous-entends que les gens utilisent le mot « équilibré » pour désigner un jeu qui laisse autant de chances à chaque joueur de gagner.
Comme souvent dans le milieu ludique (et j’ai l’impression que c’est de plus en plus le cas), les gens n’arrivent pas à s’entendre sur la définition d’un mot et ils finissent par dire n’importe quoi et l’utiliser à tort et à travers.
À mon avis tu as trop entendu ce terme dans de mauvais contextes et tu le mélanges avec le terme « juste ».
Que ce soit dans le jeu vidéo ou dans le jeu de société, le degré de « justice » d’un jeu indique effectivement qu’il laisse autant de chances à chacun de gagner.
Le degré « d’équilibrage » en revanche souligne l’ouverture stratégique ou, pour reformuler, à quel point le jeu offre des stratégies différentes viables. On équilibre les stratégies, pas les chances de chacun de gagner.
Là où tu soulignes un point intéressant, c’est que beaucoup de gens ont tendance à penser que l’équilibre entraine la justice et là je suis d’accord avec toi pour dire qu’il faut briser ce mythe. Je le savais déjà inconsciemment mais ta chronique m’a permis de mieux le formuler.
Bon je pourrais épiloguer longtemps là dessus mais ça mériterait presque une émission entière 😉 (comme chaque sujet qu’on traite)
+1 dans le camp du Pionfesseur, je me suis fait quasi la même remarque ce matin en écoutant.
Donc des factions qui n’ont pas les mêmes chances de gagner dans un jeu asymétrique c’est pas une question d’équilibrage ?
Bonne remarque ! Effectivement l’équilibrage dans les jeux asymétriques représente la « force » de chaque élément (faction / personnage / n’importe quoi d’autre d’asymétrique). Donc c’est encore tout autre chose que simplement les stratégies potentielles.
Après je sais pas s’il y a vraiment un lien entre « équilibre » et « justice » obligatoire dans ces jeux là vu que c’est souvent une question de match-up et de relation non-transitives (A gagne contre B qui gagne contre C qui gagne contre A). Sur une manche en 1v1 le jeu est injuste mais dans l’ensemble il peut être équilibré.
Je pense aux jeux de cartes à collectionner ou à tous les jeux vidéo de Versus Fighting qui sont des cas typiques.
Ça soulève une question intéressante en tout cas !
La question me trotte dans la tête depuis qqes jours mais je pense qu’on peut parler d’équilibre entre les joueurs dans le cas de certains jeux. Notamment lorsque les joueurs commencent dans des situations (pouvoirs différents, ressources ou placement de départ différents, etc). Et des jeux comme ça il y en a bcp comme les célèbres Terra Mystica ou Terraforming Mars ou le tout récent Tapestry.Comme les personnages d’un jeu vidéo de baston, on peut alors parler d’équilibrage entre les joueurs.
L’équilibre entre les joueurs, comme ça sans trop y réfléchir on pourrait la définir comme une situation où les probabilités de victoire ne sont pas affecté par une mécanique de jeu. Et je pense qu’elle peut être affectée par d’autres choses que des règles spécifiques à chaque joueur. La position dans le tour (généralement être premier ou dernier joueur) peut aussi avantager un joueur.
Je réagis maintenant à la chronique du Pionfesseur :
Sujet intéressant qui méritait bien son billet. Et puis parler de Coloretto est toujours une bonne idée.
En utilisation « négative » des nombres triangulaires, Tzolk’in est un autre exemple pertinent je trouve.
À son tour on peut « poser » autant d’ouvriers que disponibles, sous réserve de payer le prix, qui croît selon les nombres triangulaires (à la grosse adaptation près du 0 initial).
J’ai l’impression pour ma part de retrouver souvent des suites plus ou moins dans le même esprit, mais pas certain que les nombres triangulaires stricto sensu soient si dominants.
Tokaido avec ses paysages en 1/2/3/4/5 et ses Souvenirs en 1/3/5/7, le tombeau de Pharaon en 5/10/16/24/33/44/60, les dieux de Fertility en 0/4/10/18/28/40…
Mais aussi en négatif : les pénalités de Trajan sont en -4/-9/-15, celles de l’extension Yokaï pour Kanagawa en -1/-4/-9
Autre type de suite marrant : premiers éléments de la collection hyper rentables, puis ventre mou, puis ensuite de nouveau accroissement de la gratification.
Ex: la piste d’eau de Cacao en 6/3/1/2/2/3/4/5, ou encore plus bizarre, les pierres de Keltys le jeu de dés en 6/1/1/3/1/1/3/1/3 (va savoir ce qu’avait ingéré Knizia).
Bref, chaque auteur bidouille finalement sa propre version de suite selon le besoin d’équilibrage local.
PS : pour Cacao et Keltys, j’ai indiqué les valeurs successives de chaque élément et non le total cumulté (d’ailleurs ça part dans le négatif)
Aaaargh mais c’est tellement dommage, le Pionfesseur monte une chronique intéressante, il la documente très bien côté jeux mais il traite par-dessus la jambe son côté mathématique.
La première grosse boulette, c’est d’utiliser à tort à travers l’adjectif « exponentiel » (tendance qu’on retrouve un peu partout dans les médias d’ailleurs). Exponentiel signifie qu’on multiplie par un facteur constant la valeur considérée à chaque étape. Une suite exponentielle serait donc par exemple : 1,2,4,8,16,32,64,128… où on multiplie par 2 à chaque étape. Si on regarde bien la suite triangulaire, les rapports entre deux nombres successifs ont plutôt tendance à diminuer à chaque fois : 3/1=3 mais 6/3=2, puis 10/6=1.67 et 15/10=1.5, etc. Plus on va loin, plus ce coefficient va tendre vers 1. Ce n’est donc clairement pas une suite exponentielle.
Je reprends deux comparaisons faites pendant la chronique :
– Si une série apportait un score de 1,2,4,8,16,32… selon le nombre d’éléments scorés, la valeur de l’élément numéro n ne serait pas n comme avec la suite triangulaire, mais serait à peu près égale à la valeur cumulée des n-1 éléments précédents.
– Par rapport à une suite linéaire où chaque élément rapporte 2 points, on a le même phénomène (1,2,4,8 démarre moins vite que 2,4,6,8 mais le dépasse à coup sûr après le 5è rang) mais c’est aussi le cas par rapport à la suite triangulaire ! 1,3,6,10 démarre plus vite que 1,2,4,8 mais ensuite on a 15,21,28… qui est vite dépassé par 16,32,64…
La suite exponentielle est donc nettement plus rapide à croître ; certainement trop pour être vraiment utilisée dans les calculs de scores, elle favoriserait trop les stratégies monobloc.
Autre boulette un peu moindre mais quand même : la suite quadratique 1,4,9,16,25,36… possède en fait exactement la même vitesse de croissance que la suite triangulaire. Si on fait le rapport cette fois entre deux termes de même rang de ces suites on obtient : 1/1=1 puis 4/3=1.33, ensuite 9/6=1.5, en allant un peu plus loin 36/21=1.71 et cette fois ce rapport va tendre vers 2. La suite quadratique est donc en gros le double de la suite triangulaire. Graphiquement c’est très facile à voir : en collant deux triangles par un côté (pour peu que les triangles soient rectangles isocèles, ceux dessinés plus haut ne conviennent pas tout-à-fait) on obtient quelque chose qui ressemble fort à un carré. Là je rejoins le Pionfesseur : pour moi le choix de la suite triangulaire est une question de lisibilité, on sait tout de suite ce que va rapporter le nième élément de sa collection.
Et Polgara m’a bien fait rire à parler de « suite circulaire », en voilà une qui n’a pas écouté la chronique très attentivement !
@Quinarbre
Ahah j’étais certain qu’il y aurait un commentaire sur mon utilisation du mot « exponentiel ». Faut que je songe à faire exprès de dire « digital » à la place de « numérique » aussi :p
Je connais la différence mais elle m’importe peu puisque je parle avant tout de jeu, dans le langage courant je suis persuadé que tout le monde comprends ce que je veux dire par « exponentiel ».
Pour la vitesse de croissance : je connais cette propriété mais je trouve qu’elle n’est pas significative dans le domaine du jeu de société. En général les suites triangulaires et quadratiques ne vont pas plus loin que le 6ème terme et du coup il y a une réelle différence de croissance ce qui importe beaucoup dans l’équilibrage du jeu.
Hello, à la bourre dans l’écoute des rubriques; donc commentaire encore plus à la bourre
Dans la suite triangulaire, chaque nouvelle carte/pion/… prend pour valeur le nb actuel de cartes de ce type, mais les cartes posées précédemment restent à leur cout précédent, et c’est aussi une fonction quadratique n*(n-1)/2
Dans la suite à la 7 wonders, la carte prend encore pour valeur le nb actuel de cartes de ce types MAIS les cartes précédentes sont aussi boostées de la même manière, et la valeur totale est n*n (d’où le ratio limité de 2 évoqué précédemment)…
Et pour faire moi aussi mon chieur, c’est aussi exponentiel, car n^2=exp(2 log(n)) 🙂 🙂 (mais pas exponentiel en n)
Et pour l’utilisation de « digital », il faut que tu arrives à la placer dans la phrase de Polgara? qui parlait de « viking gone wild est un deckbuilding issu de kickstarter » à l’issue de la chronique de Astien 🙂
@Grovast
Bien vus tous ces exemples ! En particulier Tzolk’In, j’avais totalement oublié cet usage de la suite triangulaire.
Tokaïdo utilise bien une suite triangulaire pour ses paysages, c’est juste que les points sont scorés au fur et à mesure qu’on récupère les cartes paysages.
Fertility et Trajan c’est effectivement des dérivés bien complexes mais je reste persuadé que la suite triangulaire est la plus utilisée de toutes les suites à l’heure actuelle.
Tes autres exemples me font penser à cette image : https://pbs.twimg.com/media/Dem9m-DX4AAJco9.jpg
Jamais trop tard pour répondre aux commentaires ! N’est-ce pas ? Vous confirmez hein ?
Comme le fait remarquer @lepionfesseur, je suis très souvent de mauvaise foi dans mes chroniques. Ou pour le dire autrement, je zoome volontairement sur un point particulier du jeu et des joueuses en faisant l’impasse sur tout ce qui se passe autour. Cette façon de forcer le trait m’est utile pour étudier une question en quelques minutes, balancer un avis péremptoire et avoir des réactions à pas cher 🙂
Mais la réalité est bien sûr bien nuancée et mon avis moins affirmé que ce que je laisse paraître.
@Ludiculture merci pour ton riche commentaire, heureux de t’avoir fait cogité. Mais je suis en désaccord avec toi sur plusieurs points :
– La victoire n’est pas le seul but de la joueuse. Elle peut trouver du plaisir ludique ailleurs bien sûr. Mais la victoire me semble quand même le but avoué d’un grand nombre de joueuses. Et c’est celles là qui m’intéressent ici. Celles qui mettent tout en œuvre pour gagner, qui veulent systématiquement trouver le meilleur coup qui les rapproche de la victoire. Pour qui une partie perdue est un plaisir ludique inachevé. Elles disent quelque chose sur le jeu que j’essaye de comprendre.
– Le fait que des joueuses puissent exiger des jeux une égalité, une justice face à la victoire montre bien à mes yeux que c’est un point essentiel du plaisir ludique. Le fait que la compétition soit aussi présente dans les jeux également.
– Si gagner était accessoire, perdre pour des raisons extérieures à ton contrôle, ne serait pas grave du tout. Mais ce n’est pas le cas bien au contraire.
– Ce que j’essaye de dire dans ma chronique c’est que la victoire faisant appel à des compétences extérieures au jeu lui même, cette justice est illusoire. Il n’y a jamais égalité des chances entres les joueurs, on peut d’ailleurs prédire qui gagnera le plus souvent. C’est cette idée que je veux démonter.
– Et non, l’adversité à l’autre ne me semble pas la meilleure adversité et surtout pas celle à promouvoir. La meilleure adversité à mes yeux c’est face à soi-même. L’autre peut m’aider à me mesurer moi même mais pas à me comparer. C’est une nuance faible mais essentielle à mes yeux (et très utopiste j’en suis bien conscient).
@Lepionfesseur : Je pense en effet que la notion d’équilibrage est très floue et cache plusieurs aspects. Mais comme tu le dis, je pense que pour la majorité des joueuses équilibrage et justice sont associées, j’y reviens ci-dessous :
@Ludiculture et @Lepionfesseur : Vos commentaires m’ont fait repenser à tout ça et je pense en effet qu’il faut distinguer plusieurs types et plusieurs raisons d’être de l’équilibrage. On peut s’y pencher en observant les déséquilibres potentiels :
– Le déséquilibre d’une stratégie accessible à toutes les joueuses, stratégie qui se révèle trop forte ou trop faible pour accomplir ce que le jeu demande. Dans ce cas le déséquilibre vient détruire l’essence même du jeu car il vient limiter mon autonomie de choix. Il décide à ma place de ce que je dois faire. Le jeu est bugué.
– Le déséquilibre d’un pouvoir, d’une action exclusive à une joueuse (que ce soit une faction de départ ou une carte aléatoire tirée par une seule joueuse). Dans ce cas le déséquilibre vient casser le contrat implicite du jeu de mettre les joueuses à égalité de chance. C’est le déséquilibre le plus décrié. Le jeu est injuste.
– Le déséquilibre des compétences et de l’expérience personnelles des joueuses, qui est pour moi, le déséquilibre oublié et pourtant lourd de conséquences ! Le jeu est humain.
Ce que je trouve drôle et triste à la fois c’est que le hasard vient corriger ou lisser ce dernier type de déséquilibre mais qu’il est paradoxalement très mal reçu par les joueuses qui y voient une fuite de contrôle.