« T’as joué à quoi ? » c’est une émission courte au format discussion entre 3 chroniqueurs et chroniqueuses de l’équipe qui vous parlent d’un jeu qu’ils ou elles ont eu l’occasion de découvrir récemment. Il peut s’agir d’un jeu récent ou non, qui aura plu ou non, qui aura été joué 1 fois ou 10. Dans cet épisode, Flavien nous fait deviner la taille de certains animaux dans Fauna, Cyrus n’en perd pas une pour nous secouer dans Autoscooter et Julien vous partage sa découverte, assez troublante dans Freedom – Le chemin de fer clandestin.
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Fauna
Fiche signalétique
- Auteurs : Friedemann Friese
- Illustrateurs : Peter Nishitani, Volker Maas, Laurent Meinardi
- Éditeur : Atalia Jeux
- Nombre de joueur·se·s : 2 à 6
- Âge minimum : 10 ans
- Durée de partie : 30-60 min
- Année de parution : 2008 (2023 pour la version Atalia)
- Fabriqué en Chine
Autoscooter
Fiche signalétique
- Auteurs : Günter Cornett
- Illustrateur : Christof Tisch
- Éditeur : Bambus Spieleverlag
- Nombre de joueur·se·s : 2 à 8
- Âge minimum : 10 ans
- Durée de partie : 60 min
- Année de parution : 1999
Freedom – Le chemin de fer clandestin
Fiche signalétique
- Auteurs : Brian Mayer
- Illustrateurs : Jarek Nocoń et Steve Paschal
- Éditeur : Asyncron
- Nombre de joueur·se·s : 1 à 4
- Âge minimum : 10 ans
- Durée de partie : 60-120 min
- Année de parution : 2013
Bonjour
Sur les trois, je ne connais que Freedom, Le chemin de fer clandestin.
C’est un jeu que j’apprécie , facile à prendre en main, mais pas facile d’y gagner, surtout en solo.
Si celui-ci se base sur un thème historique, je n’attends pas de celui-ci qu’il soit une référence de la thématique traitée.
Déjà que les livres d’histoire, écrient pas des historiens peuvent porter à polémique, ne demandons pas un jeu d’être une référence pour l’Histoire. Déjà si les jeux pouvez être bien édités, sans erratas, sans FAQ et sans fautes; ça serait déjà pas mal.
Dans le jeu nous devons emmener des esclaves au Canada, cela sous entend que le Canada est un Pays éthiquement bien à cette époque pour les esclaves, je n’ en sais strictement rien et je m’attends pas à connaitre la réponse en jouant au jeu. La seule chose que je sais, c’est que dans un temps limité ( non dit dans l’émission, si je ne me trompe pas) je dois amener des cubes au Canada pour gagner.
Le titre du jeu est le chemin de fer clandestin, si j’ai bon souvenir aucun train dans le jeu ni même sur les cartes, mais je peu me tromper.
Lorsqu’on parle d’esclaves issus d’Afrique, nous parlons très souvent d’Hommes de Couleurs et le jeu par sa DA sur les cartes y fait référence. Pourtant les petits cubes en bois représentant les esclaves sont de couleur naturelle, et les Meeples représentant les chasseurs sont en couleur. Peut être qu’afin de ne pas créer une polémique inutile l’éditeur n’a pas voulu utiliser la couleur noire ou marron pour représenter les esclaves. Tout ça pour dire que pour moi un jeu reste un jeu et que si je souhaite approfondir un thème historique, je me plonge dans les livres d’histoire.
Allez à la prochaine et bonne continuation.
Salut Frédéric !
Merci pour ton retour.
Je comprends tout à fait que le besoin historique n’est pas une obligation pour faire un jeu sur l’histoire. Mais c’était pour moi, sur ce thème et avec l’attente d’y jouer un point important. Je pense que l’on peut faire un jeu bien édité ET qui soit aussi bien sourcé, avec une mécanique qui se mêle d’avantage à l’histoire, tout en apportant des connaissances importantes. Je ne sais pas si il existe ce jeu, mais ça ne me semble pas impossible de le réaliser.
Pour le point historique sur le Canada que tu soulève, sache que le sous titre du jeu est un élément historique important (Chemin de fer clandestin) qui représente le plus important mouvement anti-esclavagiste et qui a permis de sauver entre 30 000 et 40 000 personnes afin qu’ils trouvent un refuge au Canada. Et en effet il n’y a pas l’utilisation systématique du train pour le déplacement. Le Chemin de fer semble être plutôt la métaphore utilisé par les anti-esclavagistes pour se parler, il y avait des rôles de « conducteur », ou des référence à du frète avec les mots « colis » utilisés dans les documents officiels pour organiser l’évasion sans se faire choper par les pro-esclavagistes.
Ce genre de petite information que l’on trouve rapidement en faisant une recherche (le temps d’écrire ce commentaire finalement) mériterai d’être dans le jeu. A mon sens cela donnerai beaucoup plus de force et de compréhension à la situation historique.
A la prochaine !
Merci pour ce partage et le travail que cela demande.
Pour Fauna, la sensation de jeu est-elle à ce point différente d’un Cardline ou d’un Défi nature ?
Pour Freedom, je comprend que les actions du jeu font réfléchir sur nos comportements réels ou du moins probables. Cela rejoint une question posée lors d’une interview Proxi jeu à Bruno Faidutti (il me semble) sur « le jeu peut-il faire réfléchir sur la vie réel ? ». Je me demande s’il existe d’autres jeux qui proposent des choix, comme ici, utilitaristes ou des réflections comme le dilemme du prisonnier.
Bonjour Nathalie,
Merci pour ton commentaire.
Il me semble également que c’était une des thématiques abordé lors de l’itw de Bruno Faidutti. Je ne me souviens plus de sa réponse, mais personnellement je ne vois pas comment répondre par la négative.
J’ai eu un peu se sentiment de choix moral à faire dans Détective, mais globalement cela me semble encore plus fort dans un jeu qui parle d’un fait historique. Cependant, la narration de Détective étant particulièrement bonne, on est vite pris de culpabilité ou de remord selon les choix que l’on décide de faire. J’aime particulièrement les jeux qui nous font entrer dans un univers et une dramaturgie forte afin de nous « piéger » en nous apportant un conflit moral. Certains films y arrivent, mais le jeu de société me semble un média encore plus propice à cet effet, pourtant je trouve beaucoup moins d’exemple que pour le cinéma.
Hello Nathalie.
Pour Fauna vraiment la situation est très différente des exemples que tu cites, au moins pour Cardline (je n’ai pas joué aux Défis nature). Il y a bien une base de connaissance mais l’ensemble ne se matérialise pas du tout de la même manière, et en tout cas je n’en retire pas du tout les mêmes sensations. Je n’aime pas des masses Cardline et Timeline, et j’adore Fauna, parce qu’il créée des moments de jeu que je ne retrouve pas dans les jeux de Frédéric Henry.
Bonjour,
Bon, j’ai l’impression que Julien est passé à côté de son sujet. Il y aurait beaucoup de choses à dire mais, rapidement, en vrac (bon, les guillemets sont pour des pseudo citations de mémoire, toutes mes confuses par avance) :
– Oui, des petits cubes neutres. Oui, car on parle bien de « « « marchandises » » ». Au moins dans la zone « Marché aux esclaves » et dans les zones « Plantations ». Effectivement, éditorialement, les remplacer par des meeples au moment du passage en zone Canada, ça aurait pu faire sens, symbole en tout cas.
– Sur l’argument « on ne raconte pas une histoire »… heu… ben non…effectivement, on raconte l’Histoire, c’est un poil différent en effet. La nôtre par la même occasion. Sur le plateau invisible de droite, c’est Nantes, Bordeaux, Gorée, tout ça. Oui, OK, 1848.
– Sur le libellé « Esclaves perdus », je dis plutôt « Fruits étranges » quand j’explique le jeu. Cf. Billie Holiday.
– Sur le « on n’apprend pas grand-chose », des « petites fiches wiki » à la fin, on « connait à peu près tout ». Personnellement j’ai découvert quelque chose dont j’ignorais tout. Et les personnes avec qui j’ai joué également. Considérant qu’à priori le jeu est utilisé comme support (oui, support) pédagogique dans les écoles américaines, c’est qu’il y a quand même quelque chose à en tirer visiblement. Oui, après, je suis allé sur Wikipédia, oui, après, j’ai lu « Freedom, The Underground Railroad » de Colson Whitehead, prix Pulitzer pour l’occasion.
– « Pas un jeu politique » (je pose ça sans commentaire…),
– « Game play pas si fou que ça ». Pour moi, c’est comme de dire que les souris du « Maus » de Art Spiegelman ne sont pas bien dessinées… Autre Pulitzer.
Bref, si la catégorie existait, un prix Pulitzer pour ce jeu ne serait pas immérité.
Je donne mon sentiment sur un jeu, pour partager simplement mon émotion et mon ressenti.
Pour ce qui est de « on ne raconte pas une histoire » que tu évoques et dont tu cites mal mon propos, je parle de la narration propre du jeu, pas de notre Histoire. Rassure toi, je suis bien au fait de l’Histoire de notre pays et de l’héritage sanguinaire qui coule sur nos “jolies” villes modernes.
Pour l’autre citation « Pas un jeu politique », je ne dis pas que le jeu ne parle pas de politique, mais qu’il ne me donne pas spécialement une lecture politique dans sa narration ou son gameplay. Je le précise quelques secondes plus tard dans le podcast. Mais sortie comme ça de son contexte en effet « Pas un jeu politique » n’a pas de sens. Freedrom est politique.
Enfin dernière citation “ « Game play pas si fou que ça », Pour moi, c’est comme de dire que les souris du « Maus » de Art Spiegelman ne sont pas bien dessinées” .
Le but de notre émission est de traiter l’ensemble des aspects d’un jeu, même si celui-ci se déroule dans une période importante et difficile de l’Histoire, il ne me semble pas incongru de parler de son gameplay.
Encore une fois, c’est mon avis, le gameplay de Freedom est médiocre alors qu’il y a des jeux qui réussissent à créer une immersion, un lien thématique-gameplay bien plus fort même si le sujet est important. Je pense par exemple à “Les Poilus” qui traite d’un sujet grave, mais sous l’angle intéressant de la camaraderie dans les tranchées durant la 1ere guerre mondiale. Un gameplay simple mais cohérent et impliquant, tout en apportant une sensation forte sur son sujet. Ce n’est, pour moi, pas le cas de Freedom.
J’accepte tout à fait que Freedom soit pour toi une œuvre importante à élever au plus haut sommet des jeux. Mais je ne passe pas à côté de mon sujet en pensant l’inverse, j’ai seulement un avis très différent du tiens en ce qui concerne la qualité de ce jeu.