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[Sortons le grand jeu] El Grande – Wolfgang Kramer et Richard Ulrich

Ce mois-ci Cyrus et Le Pionfesseur vous emmènent dans l’Espagne médiévale où intrigue et chevalerie se côtoient ! Retour en 1995 quand l’illustre Wolfgang Kramer réalisait le grand jeu de cette épisode : El Grande en compagnie de Richard Ulrich.

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Commentaires précédents

0:00:00Introduction et commentaires précédents

Les commentaires de l’épisode précédent, c’est par ici, mais comme d’habitude nous résumons tout ça !

0:09:49Remerciements Caverne du Gobelin et tipeurs

El Grande, c’est quoi ?

Couverture du jeu

0:11:08Fiche signalétique

El Grande est un jeu de Wolfgang Kramer édité en 1995 chez Hans im Glück. Il est illustré de la magnifique patte de Doris Matthäus. Le jeu se joue de 2 à 5 joueurs à partir de 12 ans et pour des parties de 60 à 120 minutes.

0:11:41Présentation rapide du jeu

Le jeu se passe en Espagne médiévale. On place des caballeros sur le plateau afin de récupérer des majorités dans des régions. Nos caballeros vont ainsi cohabiter sur ces territoires et l’objectif sera d’en avoir plus que les adversaires lors des décomptes.

À chaque tour on choisit d’abord une carte qui détermine à la fois l’ordre du tour et le nombre de caballeros que l’on récupère pour mettre dans sa réserve personnelle.

Ensuite, chaque joueur·euse choisit une action qui détermine comment les caballeros pourront être posés sur le plateau, chaque action ayant sont lot d’effets et autres capcacités spéciales.

Pourquoi El Grande est un grand jeu ?

0:13:29Pourquoi ce jeu est important ?

Les prix :

  • 1995 Meeples’ Choice Award 
  • 1996 Spiel des Jahres
  • 1996 Deutscher Spiele Preis Best Family/Adult Game
  • 1997 Årets Spil Best Adult Game Winner (Danemark)

Classement BoardGameGeek :

  • Meilleur classement : 4ème
  • Janvier 2015 : 20ème
  • Quitte le top 50 fin 2017 – début 2018
  • Aujourd’hui : 71ème

Classement Tric Trac : 108ème

Les éditions et extensions :

En France, c’est Descartes qui le localise en 1998.

Filosofia le réédite en version Big Box en 2015.

Des extensions :

  • König & Intrigant (1997)
  • Grossinquisitor und Kolonien (1997)
  • König & Intrigant – Player’s Edition (1998)
  • Grandissimo (2000)
  • The El Grande Expansions (2000)

Un spin-off :

  • El Caballero (1998)

Quelques autres faits :

Le jeu est jouable sur Yucata (un site de jeux en ligne allemand).

L’analyse

0:24:44On découpe

  • Un sorte d’enchère pour l’ordre du tour où l’on y gagner à jouer dernier
  • La majorité de territoires
    • C’est le coeur d’El Grande et sur ce point il peut être vu comme le précurseur et un des exemples les plus épurés qui soit
  • Une mécanique de choix d’action
  • Des règles de placement / déplacement
0:30:00Les ascendants
  • Acquire (1964 – Sid Sackson)
  • Civilization (1980 – Francis Tresham)
  • Manhattan (1994 – Andreas Seyfarth)
  • Neue Spiele im Alten Rom (1994 – Reiner Knizia)
0:38:07Les descendants
  • Samuraï (1998 – Reiner Knizia)
  • Kardinal & König / China (2000 – Michael Schacht)
  • Morgenland (2000 – Richard Breese)
  • San Marco (2001 –  Alan R. Moon et Aaron Weissblum)
  • Kreta (2005 – Stefan Dorra)
  • Smash Up (2012 – Paul Peterson)
  • 8 minutes pour un empire (2012 – Ryan Laukat)
  • Blood Rage (2015 – Eric Lang)

Croisement avec les wargames :

  • Twilight Struggle (2005 – Ananda Gupta – Jason Matthews)
  • 1960 : Kennedy contre Nixon (2007 –  Christian Leonhard et Jason Matthews)

Mécanique d’ordre du tour

  • Carolus Magnus (2000 – Leo Colovini)
0:58:16Œuvre innovatrice, paradigmatique ou définitive ?

Pour faire écho à la chronique d’Acariâtre dans les chroniques n°100, nous tentons de confronter notre sujet au modèle du genre littéraire décrit en 3 étapes par Alastair Fowler : l’œuvre innovatrice, l’œuvre paradigmatique et l’œuvre définitive.

1:03:57La thématique du jeu

Comme dans beaucoup de jeux à l’allemande, on ne ressent pas beaucoup le thème du jeu. Le jeu avait d’ailleurs pour origine une thématique totalement différente et s’appelait « Cheval de Troie » mais les auteurs ont dû changer car un jeu d’Alex Randolph ayant le même nom allait sortir la même année.

Les auteurs – Wolfgang Kramer et Richard Ulrich

1:07:43Les auteurs

Richard Ulrich est au final resté pas mal dans l’ombre de Wolfgang Kramer. On notera les créations qu’il a réalisé avec lui :

  • El Grande (1995)
  • Marchands du Moyen Âge (1999)
  • Les Princes de Florence (2000)

Wolfgang Kramer de son côté a eu une influence bien plus forte sur le monde ludique. Né le 29 Juin 1942 à Stuttgart, il a travaillé dans le domaine de la comptabilité et de la logistique. C’est le premier auteur professionnel allemand à plein temps depuis 1989. À cette époque il a notamment réalisé quelques jeux promotionnels.

C’est l’auteur le plus primé par le prestigieux Spiel des Jahres (5 dans la catégorie principale et 1 KinderSpiel). Il a réalisé 239 jeux et extensions selon BGG.

Avec 11 autre personnes, il a fondé la Spiele-Autoren-Zunft, une association d’auteurs de jeux. Il en est le président de 1995 à 1997.

Ses inspiration lorsqu’il a commencé à réaliser des jeux étaient Alex Randolph et Sid Sackson. Par la suite il a beaucoup apprécié le travail de Klaus Teuber et Reiner Knizia. Ensuite, beaucoup de jeux divers et variés ont pu l’inspirer.

Sa ludographie partielle :

  • Heimlich & Co (1984) – Spiel des Jahres
  • Auf Achse (1987) – Spiel des Jahres
  • Piraten-Abenteuer (1991) – KinderSpiel des Jahres
  • 6 qui prend ! (1994)
  • Tikal (1999) – Spiel des Jahres
  • Torres (1999 avec Michael Kiesling) – Spiel des Jahres
  • Les Princes de Florence (2000 avec Richard Ulrich et Jens Christopher Ulrich pour la réédition)
  • Java (2000 avec Michael Kiesling)
  • Mexica (2002 avec Michael Kiesling)
  • Maharaja (2004 avec Michael Kiesling)
  • Verflixxt / That’s life (2005 avec Michael Kiesling)
  • Colosseum (2007 avec Markus Lübke)
  • Gueules Noires (2013 avec Michael Kiesling)
  • Linko ! (2014)

En 2005 il déclare penser qu’El Grande et 6 qui prend! sont parmi ses meilleurs jeux.

Anecdotes

1:41:53Anecdotes

Tout au long de nos recherches, nous avons glané quelques anecdotes. Nous vous partageons celles qui nous ont le plus marquées.

Concluons

1:47:11Notre Avis

Notre avis sur le jeu. À votre avis ?

1:51:56Conclusion

S’ensuit une petite conclusion.

Nos Sources

Le jeu

Les auteurs/trices

Et comme d’habitude : nos souvenirs, nos approximations et nos tentatives d’explications à base de suppositions (ou pas) ;o)

15 nombreux commentaires pour [Sortons le grand jeu] El Grande – Wolfgang Kramer et Richard Ulrich

  1. Dans les jeux de placements de majorité, je pense tout de suite, et j’adore ce jeu, à Ankh-Morpork du grand Martin Wallace (réédité sous le nom Nanty Narking)

  2. Quand vous decrivez la regle de el grande, majorite avec des cartes qui font poser ou deplacer des unites , je pense immediatement a 8 minutes pour un empire (oui oui il y a des cartes aussi dans celui la, et pas que dans sa suite 18 minutes 😉 , dans lequel il y a en plus une composante collection puisque chaque carte a un type de ressource qui fait marquer des points en fonction de leur nombre en fin de partie… j’adore son epure et son format de 8 minutes par joueurs …

    A ce propos a quand un Sortons le grand jeu sur une oeuvre de Ryan Laukat, l’homme orchestre des royaumes d’arzium (near and far) ?
    Et Eric Lang (bloodrage) ? Et Ludovic Maublanc (cyclades…) ? faidutti (citadelles) ?

    Continuez sur cette lancee vous etes super !

  3. Toujours aussi fan du format, encore une très chouette émission. J’aime beaucoup le mélange entre analyse du jeu et celle de la ludographie de l’auteur. Wolfgang Kramer manquait bien évidemment à l’appel. À propos du thème du jeu et de l’interrogation de Cyrus à propos des personnages représentés par les joueur.euse.s, je crois que le titre est clair : « El Grande », c’est un Grand d’Espagne, l’échelon le plus haut de la noblesse espagnole.

  4. Bonjour,

    Episode toujours aussi instructif et complet !

    Je n’ai jamais joué à ce jeu et je n’y jouerai surement jamais, malgré toutes les qualités évoquées, la couverture ne me donne pas du tout envie de plonger dans la boîte.

    Est-ce que vous pourriez faire un petit topo / résumé explicatif, dans chaque épisode, juste avant de parler de « l’oeuvre innovatrice, paradigmatique ou définitive » ? J’ai toujours un peu de mal à m’y retrouver dans cette partie du podcast.

    Merci d’avance.

    Bonne journée et bons jeux !!

    1. Salut JerNiLauLo!
      Il me semble portant qu’on le fait à chaque fois, on l’a peut-être raté ce coup-ci 🙁
      – L’œuvre innovatrice : celle qui a ouvert la voie
      – L’œuvre paradigmatique : celle qui « coche toutes les cases » pour répondre aux critères du genre. C’est l’œuvre qui est sur toutes les lèvres, elle définit le genre à elle seule. C’est celle qui complète cette phrase « Si je te dis xxxx, tu me réponds … »
      – L’œuvre définitive : la meilleure des meilleure ! Celle qui a tué le game ! Autant dire que je trouve cette dernière étape très subjective :p
      Sinon, Acariâtre doit sûrement l’expliquer mieux que moi ici : https://podcast.proxi-jeux.fr/2018/10/n100-chroniques/ 😉

      Cyrus

  5. J’aime beaucoup cette chronique (comme dit plus haut) et le mélange oeuvre/auteur, etc
    Un grand monsieur ce Wolfgang (à ne pas confondre avec Warsch)
    Perso je déteste « 6 qui prend » :-p (mais on s’en fout), mais j’adore « That’s life » (quelle entourloupe ce jeu : il te donne l’impression de maîtriser/faire des choix, mais en fait c’est le dé qui décide : mdr)

    Jamais joué à El Grande, la chronique me donne bien sûr envie d’essayer
    4 annonces sur Okkazeo au moment de mon commentaire… pas introuvable donc 😉

  6. Bonjour,
    Je m attendais à ce que vous citiez himaya (ex lord of dixit) pour les area majorities: queneni.
    J ai également pensé à gueules noires qui a un principe de majorité assez innovant avec « tiers » qui permettent de scorer de manière croissante. Ce sont des majorités de cartes mais le principe est le même, à mon sens.
    Merci pour vos belles envolées sur des jeux auxquels je n ai pas toujours eu l occasion de jouer.

  7. Pour ajouter à votre discussion sur les influences qui ne seraient que militaires. .. dans hymalaya, l influence n est pas militaire du tout. Celle que j évoquais est politique mais elle peut également être religieuse et économique.

    1. Bonjour Zeronimot,

      Je n’ai pas souvenir qu’Himalaya propose une particulière évolution de la mécanique. Mais je ne suis même plus sûr d’y avoir déjà joué en fait X-D

      Cyrus

  8. Bonjour,
    Super format. Je n’ai jamais joué à ce jeu. Dans le genre plusieurs décomptes de points je pense à glen more II
    Je crois que le jeu arrive sur bga en alpha.

    1. Bonjour Alfa,

      Je ne connais que de nom. Il aurait fallu le citer pour quelle raison particulière selon toi ?

      Cyrus

  9. Je me mets des anecdotes que j’ai trouvé entre temps pour qu’on les lise dans les retours sur les commentaire de l’émission prochaine :

    – C’est Richard Ulrich qui avait eu l’idée du cheval de Troie
    – À la base l’éditeur voulait nommer le jeu « Alhambra »
    – Le jeu préféré de tout les temps de Kramer c’est les échecs
    – 6 qui prends s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires et est donc son jeu le plus populaire
    – Son jeu le plus côté est Big Boss qui s’est revendu à près de 1000$ sur le marché de l’occasion
    – Il dit vouloir créer des jeux jusqu’à sa mort

  10. Salut les jeunes ! Toujours très cool ce format, merci 🙂

    La mécanique de « Area majority » me semble une façon assez courante et très efficace pour gérer du conflit non aléatoire et très concret/lisible. Avec une dimension presque « physique » puis directement lié à la densité d’occupation du terrain par les pièces. Encore plus quand la taille des pions ou figurines est proportionnelle à leur force !

    Vous citez Bloodrage, et j’ai d’ailleurs l’impression que c’est une mécanique très présente dans la ludographie d’Eric Lang notamment CryHavoc, RisingSun, TheGodfather. Parce que fier représentant d’une école qui marie la stratégie froide des eurogames et le conflit direct à l’américaine ?

  11. Hehe, une bonne chose de faite, et bien faite.
    Je pense moi aussi qu’on n’a toujours pas fait mieux dans le genre, El Grande est juste parfait. Rattus par exemple qui l’a bien copié par la suite n’arrive pas à son niveau.

    Les décomptes intermédiaires, c’est pas ce qu’il y a de plus élégant, mais ce n’est pas daté, beaucoup de jeux récents sont encore construits comme ça. Nippon, Teotihuacan… La liste est longue.

    Je ne n’avais jamais vraiment réfléchi à la « patte » Kramer, mais maintenant que vous le dites il se cantonne en effet à du jeu relativement épuré (« à l’allemande » pour de vrai), et il ne semble pas très tenté par les mécaniques « émergentes » de ces 20 dernières années (gestion de dés, deckbuilding, draft, rondelle…)
    En pose d’ouvriers en revanche il a fait Gueules Noires (même si on ne bloque pas la case, on l’a rend plus chère)

    Prédictions pour la suite du programme : outre l’évident TTA, je vous sent chauds pour un Funkenschlag. Les enchères et F.Friese, il y a de quoi dire.
    Tenez bon la barre, le cap est excellent !

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