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[Dossier] 2011 : une très belle année ludique

Proxi-Jeux

En ce début d’année 2012 c’est assez naturellement que nous avons décidé de vous faire une courte rétrospective de l’année ludique 2011.

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Le fait le plus marquant pour nous cette année fut certainement la naissance de Proxi-jeux, (vous savez le podcast qui traite du jeux de société et de son actualité !). Au final ce n’est pas moins de 19 podcasts actualités et 16 dossiers qui ont été mis en ligne en prêt de 9 mois. Vous êtes de plus en plus nombreux à nous écouter et à interagir avec nous et nous vous en remercions.

Mais Proxi-jeux n’est pas le seul podcast ludique à avoir vu le jour l’année dernière : Les dessous du Troll puis Le Gobelin Rose nous ont accompagné. En 2011, nous avons également vu la renaissance de La Radio des Jeux.  Mais cela ne doit pas nous faire oublier « les bons Boitecast » qui continuent à nous mettre très régulièrement du jeu de société entre les oreilles. 

C’est l’occasion de dire un grand merci à Philibert pour avoir cru en nous dès nos premiers pas et surtout à Ludikbazar qui nous aide beaucoup depuis plus de 4 mois. Merci également à Podradio qui nous diffuse, et surtout à Podcast France qui a créé une rubrique spécialement dédiée aux podcasts traitant des jeux de société et de jeux de rôle.

Un foisonnement d’initiatives ludiques

Festival des jeux de Cannes
Plusieurs  lieux ludiques ont vu le jour en  2011 : c’est le cas (entre autre) du Bar à Jeu à Genève et du Café Meissia à Belleville / Paris.  Côté événements, nous avons eu la chance d’échanger sur  le 3ème Open de France de Molkky et l’on a vu apparaître des évènements nouveaux surtout parisiens, comme  Paris est Ludique, l’Asmoday ou Les rencontres Edge. Mais  la province n’est pas en reste on vous a parlé du concours de créateur de jeu Ludix à Clermont-Ferrand), et ce n’est pas loin d’un salon par mois comme Octogones à Lyon, le festival des jeux de Toulouse, Le Festival des jeux de Cannes, le salon du jeu de société de Montreuil …   qui ont lieu partout en France tout au long de l’année.
L’année est également marquée par la naissance de l’association lyonnaise des Chasseurs Urbains. Jusqu’ici, leur tableau (de chasse) se compose de 3 « petites chasses » et d’une grande. Vous entendrez de nouveau parler des chasseurs urbains dans quelques semaines avec une surprise … de taille 😉

 L’année 7 Wonders

 Prix 7 Wonders


L’année 7 Wonders qui a tout raflé ! 18 récompenses dont :

  • Kennerspiel des Jahres
  • Deutscher Spielepreis
  • Prix du jury de l’As d’Or
  • Internatonal Gamers Award
  • Swiss Game Award
  • TricTrac d’Or
  • 2 fois primé au Dice Tower Awards, dont le prix du meilleur jeu de l’année
Tout sauf  l’as d’or décerné avec un pirouette à Skull & Roses et le Spiel des Jahres décerné à Qwirkle. (Il faut bien en garder un peu pour les autres !)

De l’édition participative

KickStarter

Il ne date pas de l’année dernière, mais c’est l’année où le KickStarter et l’édition participative en générale a explosé. Ce fut le cas notamment dans le domaine du jeux de rôle par le biais de Ulule et l’arrivée de Di6dent qui débute l’année 2012 avec la parution de son 4ème numéro.

Du Deckbuilding dans tous les sens

ResidentEvilDeckBuildingGame
Le mécanisme ludique qui a marqué l’année est sans nul doute le mécanisme de Deckbuilding ou « jeu de construction de paquet ».  La liste n’est pas exhaustive mais on peut citer :
  • Ankh Morpork, tout droit tiré des annales du disque monde,
  • A few acres of snow, l’un des meilleurs jeux de Wallace et l’un des jeu qui intègre le mieux le mécanisme,
  • Quarriors, qui propose non pas de construire un paquet de carte mais de remplir un sac de dés
  • Nightfall qui axe clairement le jeu vers la baston
  • mais aussi Resident Evil (que je n’ai toujours pas essayé honte à moi), Rune Age … 

« Du neuf avec du vieux

On a également vu réédité des jeux plus ou moins anciens, remis au gout du jour du point de vue des illustrations  mais aussi du point de vue de la mécanique de jeu :

  • Pinguoins une « simple » réédition de ce jeu fort sympathique avec de petits animaux en plastique tout mignon.
  • Evo, relooké, et retravaillé. Le jeu est excellent et était certainement desservi par un visuel un peu ringard (normal 10 ans plus tard …)
  • Le Trône de Fer, pour lequel FFG retravaille le contenant (les illustrations sont magnifiques) et le contenu, puisqu’on trouve dans le même jeu la boite de base, et pas mal de ce qui a composé les premières extensions (et qui est venu équilibrer le jeu).
  • Last but not least, Sherlock Holmes Detective Conseil, LA réédition de l’année qui a été complètement refondue. Je renvoie ceux qui se demandent encore à quoi sert un éditeur à ce post sur TricTrac où est listé le travail effectué sur le premier scénario (attention, spoil inside)
Il ne faut pas oublier l’éditeur  Stronghold Game qui remet au goût du jour le meilleur des années 80 et qui nous a permis cette année de rejouer avec plaisir à Confusion. Et peut-être en 2012 une rééditions de Merchant of Venus ?
Et puis, mention spéciale à Queen Games qui permet à plus de 80 personnes de posséder sa propre version de SNCF grâce à la réédition de Paris Connection.

Et puis

casse-toi-pov-con

On ne peux pas parler de l’année 2011 sans évoquer Le Jeu de Carte Evolutif du Seigneur Des Anneaux plus connu sous le petit nom de JCE du SDA et qui a fini son premier cycle il y a peu. On fera un dossier sur ce jeu magnifique et on risque ensuite de moins vous bassiner avec.
2011 est aussi l’année où l’on a découvert le jeu de rôle narratif grâce à la boite à Heuu, avec Dirty Secret et Parsely Games.  C’est aussi l’année des jeux qui dérangent  / pas très politiquement corrects avec Casse toi pov’ con ou Toutourista, ou sorti de façon confidentiel à Essen Meltdown 2020. C’est également l’année des Olnis : Twin It et Perplexus.
Et comme tous les ans : Essen. Il y a énormément de salons ludiques mais un seul qui ait cette ampleur. Certains se plaindront du côté trop mercantile de cette foire mais nous y voyons une occasion unique de voir des choses et de rencontrer des gens comme nul part ailleurs. Cette année ne fût pas une « mauvaise année » et cela reste un évènement incontournable.

L’année du jeu de société sur écrans

puerto-rico-ipad

Comme le dit Jérémie, le marché est enfin mûr et on trouve enfin de vrais jeux de société sur nos tablettes, avec de très, très belles réalisations :

  • Ticket to Ride
  • Tigre et Euphrat
  • Puerto Rico
  • Cyclades
  • Imperial
  • Ghost Stories
  • Le signe des anciens
Et sur Android … Le Signe des Anciens ! La plateforme reste malheureusement encore à la traine, même si on a vu apparaitre ces dernières semaines des jeux exclusivement fait pour elle.
BoardGameArena poursuit son évolution, au rythme d’environ un nouveau jeu de société en ligne tous les mois. Ce n’est pas le seul à connaitre ce dynamisme (on peut citer Boite à Jeux, Yucata.de qui nous a livré une version de a few acres of snow …).
Et le jeu sur ou plutôt avec tablette continue d’évoluer comme avec  Ipawn, le jeu de l’oie de Jumbo sur Ipad qui utilise un pion externe. Ou avec ePawn dont on vous parlera certainement bientôt qui utilise également des accessoires externes, mais en donnant une tout autre dimension au jeu sur tablettes. Des jeux de société sont aussi créés spécialement pour ce support, c’est le cas des Pilleurs de brume annoncé en 2011 mais pas encore lancé et Aztec dont on vous a parlé récemment.


En conclusion, une très belle année ludique !

Finalement, ce que l’on retient de cette année 2011, c’est le dynamisme du milieu du jeu. On n’aura pas eu l’année dernière LE jeu qui aura complètement révolutionné le jeu de société (c’est même le contraire avec le plébiscite général de la valeur sûre 7 Wonders).  Mais qu’importe. Nous sommes toujours plus nombreux à jouer, toujours plus nombreux à partager et faire vivre notre passion. L’année passée fût objectivement une très belle année, et le moins que nous puissions souhaiter c’est que l’année qui débute soit au moins aussi belle.

 

31 nombreux commentaires pour [Dossier] 2011 : une très belle année ludique

  1. « 7 Wonders a tout raflé sauf l’as d’or et le spiel des Jahres »
    Rhôôô mais non voyons 🙂 7 Wonders a également raflé le prix du jeu pour joueur à Cannes (prix du jury).

    Sinon, pour revenir au podcast précédent, j’essaye « Assassin creed » depuis quelques jours et je suis plutôt déçu (car c’est un type de jeu que j’attends sur iPad) : je n’arrive pas à y trouver un vrai intérêt stratégique. Finalement, passé un rapide apprentissage du jeu, les actions sont imposées par le tirage aléatoire des cartes même avec un deck bien travaillé et j’ai le sentiment d’être plus spectateur qu’acteur.
    Je suis curieux de savoir si l’achat de booster a changé votre vision du jeu ?

    1. Ah ben on avait oublié pour Cannes. Toi tu t’en rappelles parce que tu fais partie du jury 😉 Mais dans l’esprit de tous, le jeu de l’année c’est Skull & Roses.
      Ou alors, c’est juste nous qui n’avons pas voulu nous souvenir de ce prix.

      Et pour Assassin’s Creed Recollection sur iPad, je refais un point dans le prochain épisode (qu’on enregistrera finalement jeudi, et non hier pour cause de méchant virus qui fait du mal à Olivier. Bouh ! Méchant virus ! 🙂 ).
      Mais oui, je suis finalement déçu : il y avait du potentiel avec la gestion du temps, des lieux et des duels, mais au final, les choix ne sont pas importants, on subit la pioche sans pouvoir y faire grand chose. Et la construction des decks n’est pas simple avec peu de cartes (j’ai acheté 5 boosters) du fait de la limite des deux couleurs par deck (excepté les Or). Il me reste à optimiser mon CA (card advantage), mais je ne suis pas sûr que ça fera la différence.

      1. [EDIT : j’ai récupéré ce message de Martin dans nos commentaires indésirables. Il a reposté par la suite, mais il me semble que ça ne fait pas trop doublon]

        Oui bien sûr, le prix qui reste dans les mémoires c’est l’As d’or.
        Mais il faut garder à l’esprit que ce festival se donne une mission de prix « grand public » à destination plutôt des nouveaux joueurs avec l’espoir de les convertir plus tard en joueurs réguliers. Du coup, forcément, c’est un prix qui ne conviendra pas toujours aux spécialistes, dont nous faisons partie, il ne leur est pas destiné.

        Actuellement il n’y a que trois catégories (As d’or, jeu enfant et prix du jury) en tant que joueur je préférerai des « oscars du jeu » avec davantage de prix pour récompenser les jeux qu’on aime bien mais le marché n’est pas encore assez gros pour présenter un palmarès compliqué aux médias.
        Nous sommes déjà très contents quand l’As d’or a droit à une petite ligne dans la presse.

    2. C’est un peu embettant, parce que Le Spiel, c’est LE SPIEL et que le prix spécial de Cannes … ben c’est pas l’As d’or. Mais à bien y réfléchir on se trompe sans doute : 7 Wonders a bel et bien tout raflé, au point que les prix auxquels il ne correspondait pas se sont adaptés pour pouvoir le primer. 2011, c’est vraiment l’année 7 Wonders !

      1. Je suis d’accord avec toi, et j’irais même plus loin : 7 Wonders n’a pas déçu et son succès a à mon avis désavoué les grands prix ludiques qui n’ont pas osé le récompenser.
        Quitte à créer différentes catégories pour un même prix, le principal devrait à mon sens être décerné sur de vrais critères ludiques (originalité, plaisir ludique, réalisation, etc.) plutôt que sur celui de l’accessibilité…
        Là c’est un peu comme si le prix Goncourt était décerné au meilleur bouquin Jeunesse, et qu’on créait une catégorie spécial « Lecteurs »… :-/

      2. 7 Wonders n’a pas gagné le Spiel, c’est Qwirckle, qui était nommé à Cannes alors que Skull and roses était nommé pour le Spiel. 7 Wonders a gagné le Kinnerspiel ou prix pour joueur. Le prix du jury de Cannes c’est l’équivalent en France du Kinnerspiel. La situation est donc analogue et il n’y a rien d’un peu embêtant. 7 Wonders a raflé tout ce qu’il pouvait rafler et c’est probablement mérité.

        Il ne faut pas oublier que le Festival de Cannes se donne pour mission de promouvoir le jeu de société avec de jeux populaires et accessibles. On a jugé l’an dernier que Skull and roses et 7 Wonders étaient deux très bons jeux mais que le premier était plus accessible pour des non joueurs. Les deux jeux ont été primés. Cette année encore l’As d’or sera plus accessible que le prix du jury et cette année encore, nous autres, les gros joueurs, attacheront plus d’intérêt pour les jeux en lice pour le prix du jury sans qu’il y ait scandale à remettre l’As d’or à un jeu que nous pourront conseiller à notre mamie ou à notre petit cousin.

        Bon et puis surtout, ça reste un prix : c’est discutable, ça fait parler, ça attire l’attention et c’est très bien comme cela pour le jeu de société. Mais pour nous qui avons le nez dans le jeu, ça ne vaudra jamais le conseil d’un copain, ceux que l’on entend sur Proxijeux par exemple.

        Jeremie > Merci pour le retour sur Assassin Creed, je vais me concentrer sur Caylus 🙂

        1. Oui. Tout palmarès est discutable.
          Par contre, je ne suis pas sur que l’as d’or ait un gros impact auprès du grand public. En tout cas on est loin du Goncourt ;-).
          Et je ne suis pas sûr que le prix du jury soit perçu comme un Kennerspiel. Son nom ne l’indique pas clairement.

          Et pour Caylus, les tests sont en cours, on en parle demain.

          1. Non l’impact de l’As d’or est réel mais encore limité, ça n’empêche pas de travailler pour qu’il devienne plus important.
            C’est le but des gens du festival qui font tout leur possible pour que ce soit le cas et à mon tout petit niveau, j’essaye de le promouvoir à chaque fois que je peux le faire car cela aiderait beaucoup l’industrie du jeu d’avoir un prix majeur en France. Ça aiderait les boutiques, les éditeurs, les auteurs et donc les joueurs, comme moi. C’est presque un souhait égoïste 🙂

  2. Matt > C’est discutable, cela dépend de ce que l’on veut faire avec ces prix : attirer l’attention de nouveaux joueurs, qui achèteront des jeux et permettront aux éditeurs de connaître des gros succès et de publier en parallèle des jeux plus pointus pour nous, les gros joueurs ou alors, comme tu le dis, privilégier l’innovation ludique pour notre tout petit public de joueurs déjà convaincus ?

    En 2009, Dixit emportait l’As d’or. Le succès commercial qui a suivi a lancé Libellud et apporté beaucoup au jeu de société. Cette année-là, Agricola emportait le prix du jury. C’était évidemment davantage un jeu pour les gros joueurs. C’était à titre personnel « mon jeu de l’année 2009 » auquel je rejoue encore souvent contrairement à Dixit que je ne sors jamais. Agricola est un jeu formidable mais je pense vraiment, avec le recul, que Dixit méritait son As d’or. Je ne sais pas si le palmarès 2011 a la même valeur que ce palmarès 2009 (moi je trouve que oui), les choix sont toujours discutables, mais l’esprit est le même. La volonté, c’est de promouvoir le jeu de société.

    C’est bien de discuter des prix. À titre personnel, je n’aime pas du tout le palmarès 2010 par exemple (je peux le dire puisque je ne faisais pas partie du jury) : Identik as d’or (beurk) et Smallworld prix du jury (je lui aurais mis l’As d’or). Mais c’est un avis personnel et ce n’est pas bien grave. À titre personnel, toujours, je milite pour un prix d’honneur pour une personnalité qui a marqué le jeu de société. Ça permettrait peut-être de se faire plaisir, entre connaisseurs, en disant publiquement à quelqu’un qu’on aime bien qu’on l’aime bien et ça apporterait tout autant à notre goût pour les palmarès. Je n’ai pas encore réussi à imposer l’idée mais j’y travaille 🙂

    1. Perso je trouve les palmarès 2009 et 2011 bien différents. Sans doute déjà parce que j’adore Dixit et que je lui trouve de nombreuses qualités ludiques, alors que je trouve SnR sans intérêt (et surtout sans grande originalité). Mais aussi parce qu’à l’inverse d’Agricola (et encore…) 7 Wonders est à mon sens un jeu relativement accessible (comme Smallworld, je te rejoins là-dessus). On en a régulièrement la preuve à la Triche, qui reste avant tout un lieu grand public. Pour moi, le prix devrait récompenser le meilleur jeu de l’année, en tenant compte de tous les critères (dont l’accessibilité, pourquoi pas). Parce qu’un prix doit en effet promouvoir le jeu de société, mais y compris dans sa diversité, en montrant qu’il ne se résume pas à des party games et des jeux pour enfants. Aujourd’hui, l’As d’Or (et le Spiel) crée à mon avis un clivage entre jeux d’ambiance (qui sont les seuls à recevoir l’As d’Or) et jeux de réflexion (même très accessibles), ce qui ne participe pas du tout à orienter les joueurs vers cette dernière catégorie. Ça entretient l’idée persistante que les gens, à l’exception des joueurs chevronnés, n’ont pas envie de réfléchir quand ils jouent (et ça ne les incitent en tout cas pas à essayer…).

      1. Tout à fait d’accord.
        En fait, je déplore qu’en France, pour le grand public, le jeu de société se résume souvent aux party-games (quand ce n’est pas juste le Trivial Pursuit, le Monopoly et le Scrabble).
        Si le jeu de société connait un certain boom en ce moment, c’est avant tout pour les party-games (qui débarquent jusque dans les Fnac), et c’est dommage que toute la richesse des jeux de société moderne ne soit pas plus mise en valeur à travers un prix ludique d’envergure.

        Martin, toi qui participes au jury de Cannes, une petite suggestion pour cette année : il y a quelques années, l’As d’Or a « fusionné » avec le Jeu de l’année.
        Pourquoi ne pas décerner l’As d’Or a une catégorie de jeu (par exemple le jeu pour passionnés), et le Jeu de l’année pour un party-game si vous pensez qu’il faut vraiment promouvoir ce type de jeu (ce dont je doute) et qui aura par ailleurs un nouveau prix (qui ne se prend pas au sérieux) cette année à Cannes mais attribué par un autre jury (on en parlera demain).
        Autre suggestion : si vous voulez aussi promouvoir un prix pour les jeux pour enfants, il serait sage d’agrandir un peu la sélection (parce que ne sélectionner que deux jeux, c’est donner une mauvaise image du secteur des jeux pour enfants pourtant prolifique).

        1. C’est un débat intéressant, je ne dis pas que j’ai la vérité, je vous expose juste la mission que c’est donné le festival (et je vous assure qu’elle part de l’unique volonté de promouvoir le jds). Vos avis ne sont pas moins justifiés.

          Je ne pense qu’il y aura trop de changement dans le palmarès cette année, ça n’en prend pas le chemin et le palmarès devrait d’ailleurs être fixé en grande partie d’ici la fin de la semaine car un festival, ça se prépare à l’avance.

          Une ou deux petites remarques :
          – Le festival ne cherche pas à promouvoir les party games mais des jeu accessibles à tous, c’est vrai. Par le passé, il y a eu par exemple pas mal de jeux abstraits également : il y a un public pour cela qui vaut autant que le public des gros joueurs.
          – Nous avons vraiment beaucoup aimé Skull and roses, c’est un prix qui peut être discuté, qui ne fait pas l’unanimité mais qui est sincère. C’est important de le souligner. Il était possible de donner le prix à 7 Wonders, la question a été posée, mais on avait vraiment envie de récompenser Skull and roses.
          – Sur mon blog, j’essaye de promouvoir le jeu de société. Je parle d’un peu de tout, des jeux très familiaux aux jeux pour gros joueurs en renvoyant vers Philibert. Les jeux pour gros joueurs amènent plus de commentaires mais les jeux simples et familiaux beaucoup plus de nouveaux joueurs (Perplexus a fait un carton par exemple). Par la suite, en dédicace, j’ai des commentaires de lecteurs qui m’expliquent avoir découvert les jeux de société par mes modestes chroniques en commençant pas un jeu simple et qui commence à explorer plus loin.
          Parler de jeu simples et accessibles (mais bon) pour amener vers de plus gros jeux est une démarche qui fonctionne.
          – le Tric trac d’or est probablement le meilleur prix du jeu de l’année en France pour les amateurs de plus gros jeux. Son palmarès est très bon. Il lui manque juste une remise des prix un peu plus médiatique.
          – Pour les jeux enfants, on a eu une petite année l’année dernière. En tant qu’instit et papa, je n’ai pas trouvé grand chose de passionnant. Cette année, il y a plus de bons jeux, on est contents.
          – Moi je ne demande pas mieux que de nommer 25 jeux comme le fait Angoulême pour la BD et de créer 10 catégories. Il paraît que notre accès au média est trop limité pour cela et que le public ne peut retenir qu’un prix. (La preuve toutle monde ne savait pas qu’on avait récompensé 7 Wonders) C’est dommage.

          En tout cas ravi de discuter de tout cela avec vous et d’avoir l’occasion de vous assurer qu’on a envie de bien faire les choses !

        2. « Nous avons vraiment beaucoup aimé Skull and roses »
          Ah c’est là qu’on se comprend pas… ^^ Je plaisante bien entendu, mais tant qu’on tient un membre du jury, peux-tu nous en dire plus sur le fait que ce jeu ait été récompensé à peine sorti en magasin… Comment s’est-il retrouvé dans les nominés de cette année avec aucun recul ? Est-ce que ce n’est pas un peu contradictoire avec la nécessite de « préparer » le palmarès comme tu le soulignes ici ? Je cherche pas à polémiquer, hein, juste à mieux comprendre une décision qui à l’époque m’a semblé bizarre… (je m’en suis remis depuis, hein… 😉 ).

          Après, je peux comprendre cette idée de privilégier des jeux accessibles, qui s’adressent aux plus grands nombres, mais je pense vraiment que 7W est un jeu accessible, même pour des personnes qui ne jouent jamais. Pas moins en tout cas que Magic, As d’Or 1996, ni même que Condottiere l’année précédente ou LADR en 2005, et pourtant il y a bien plus de joueurs aujourd’hui qu’il y a 15 ou même 5 ans…

  3. Martin, je pense qu’il est indispensable que tu nous accordes un moment à Cannes pour échanger sur ce sujet 😉
    Je vais faire une analogie qui peut être trivial (mais bon) : j’ai une connaissance très parcellaire en matière de vin. Généralement, je l’achète en grande surface (oui, honte à moi). Et dans ce cas là, mon premier critère de choix c’est le stickers : « médaile d’or », « premier prix du salon », etc …. De la même manière, le tampon As d’or aura forcément du poids pour les « non initiés », surtout qu’on a vu cette année beaucoup de jeu en grandes surfaces « culturelles » comme la Fnac.
    Je pense aussi qu’on a pas mal a gagner à avoir quelques catégories, notamment une pour les « connaisseurs » et une pour les enfants.

  4. Olivier > Sans problème, il faudra qu’on se croise. N’hésite pas à venir me voir (parce que je ne suis pas sûr de pouvoir te retrouver par moi-même).

    Pour le tampon « as d’or », il y a déjà un logo « As d’or », un logo « as d’or prix du jury » et un logo « as d’or enfant ». Le problème est que les éditeurs ne font pas toujours la démarche de le mettre sur leurs boîtes et je sais que c’est l’un des chevaux de bataille de Nadine Seul qui est un peu l’âme de ce festival de Cannes : si les éditeurs ne mettent pas le logo, les gens n’attacheront pas d’importance aux prix, il jouera peu sur les ventes et on en restera à une remise de prix trop anecdotique pour passionner les médias.
    Je crois que 7 Wonders a mis le logo (il y a même une patate sur les dernières boîtes 😀 ), je ne suis pas certain pour Skull and roses.
    L’analogie avec les médailles d’or des bouteilles de vin est bonne : si le logo n’est pas apparent en grande surface, tu ne feras pas la démarche d’aller chercher le palmarès.
    L’idéal serait que les jeux soit dispo en grande surface. C’était le cas d’Abalone qui arborerait fièrement son As d’or. C’est d’ailleurs par ce jeu que j’ai connu le prix.

    Matt > Oui, je suis d’accord, 7 Wonders est un jeu accessible qui pouvait avoir l’As d’or, surtout avec le recul que nous avons à présent et après avoir constaté qu’il plaît à beaucoup. On en avait discuté l’an passé.

    Pou ce qui est de Skull and roses, la petite polémique qui a suivi m’a un peu surpris déjà parce que le jeu était connu par beaucoup : il tournait pas mal en proto et dans le tout petit monde du jeu, on connaissait la roulette moldave avant qu’elle devienne Skull and roses.
    Mais surtout, le processus de sélection a été tout à fait classique : je crois avoir testé le jeu en décembre 2010 lors d’une réunion du jury. Je l’ai ensuite fait tourner en assoc, dans ma famille pour avoir des échos et le tester auprès de différents publics. Puisqu’on est dans un fonctionnement de jury, le recul nécessaire est celui-là : pouvoir y jouer et ne pas trop tenir compte de l’aspect commercial. Il y a eu plusieurs jeux en cours d’édition dans les journées test.

    Il y a eu un précédent important : Dixit a obtenu l’As d’or avant de commencer sa carrière en boutique. Il obtiendra d’ailleurs le Spiel beaucoup plus tard.
    Alors est-ce que c’était bien ou pas de prendre en compte ce jeu aussi tôt, je ne sais pas.
    Ça a l’avantage d’avoir aidé, comme pour Dixit, l’installation du jeu. Une chose est sûre : il faut que les règles soient claires pour tout le monde et c’est sans doute ce point-là qui a posé problème. Les gens du festival ont tenu compte des remarques et ont clarifié leur règlement cette année.

    Élargissons le débat : puisque la sélection doit être arrêtée ce weekend et que j’ai bien la tête dedans en ce moment, je suis curieux de connaître vos avis sur le jeu qui pourrait âtre As d’or (donc accessible), as d’or prix du jury (donc plus gamer) et as d’or enfant ?
    C’est un joli casse-tête. Cette année il y a eu pas exemple plein de jeux gamers passionnants mais dans des genres complétement différents et donc impossibles à comparer. Il faut faire un choix, ce n’est pas évident et très subjectif.

    1. En jeu accessible à tous pour l’As d’or, je vois Timeline (mais je joue à peu de jeux de ce type, préférant les jeux de gestion).
      Pour le prix du jury, ça dépendra de vos affinités, mais pour moi, des jeux comme Olympos ou encore La Gloire de Rome sortent du lot (mais là aussi, j’ai pu en louper, il sort de plus en plus de jeux et c’est dur de suivre le rythme).
      Et pour les enfants, je ne sais pas. A vrai dire, mes enfants ont grandi, et on monte en gamme (donc on sort de moins en moins les Haba par exemple, et on n’en achète plus depuis plus d’un an).

    1. Mince. Je pensais qu’il était sorti début 2011.
      Et toque ! c’est sympa, mais trop proche de Dixit dans ses mécanismes.
      Il y a Mondo aussi qui marche très bien, mais je trouve qu’il manque d’interaction pour être un représentant des jeux « de société ».

  5. Je prend le débat en cours, j’ai tout lu, c’est très intéressant, surtout ton éclairage Martin sur le fonctionnement du jury. Je pense pour ma part que de restreindre les catégories à 3 types de jeux et la sélection à une liste de 10 produits, discrédite un univers (marché) prolifique et d’une richesse que, même des gens avertis comme vous et moi, ne pouvons totalement embrasser !
    Comparaison : le concours Lépine distingue des jeux de société depuis quelques années, problème : les joueurs avertis que nous sommes savent que ces jeux n’ont souvent qu’un intérêt ludique limité, cela tient au fait que le jury à X millions de médailles à décerner mais pas autant de bons produits à qui les donner ! Mais le concours Lépine les gens connaissent et sa fait vendre ! Alors on voit rarement le logo Lépine sur un produit parce que celui -ci aura souvent été racheté par un industriel avant de sortir…
    A mon sens, pour que l’As d’Or soit reconnu et signe de qualité, sérieux, exhaustivité il faut l’ouvrir au marché du jeu dans son intégralité… Catégorie enfant (et là on peu faire des classe d’age – pas trop), Stratégique, Party Game, familial, Concept design, originalité (pour les OLNI), prix d’honneur et l’Asd’Or pour celui qui transcende ces catégorie (poésie poésie) et on peut sûrement en trouver d’autre (plateau, carte, etc…) !
    Et dans chaque catégorie il faudrait une liste de nominés plus importante… le travail de tri que vous faites en amont en essayant les jeux que vous envoies les éditeurs et en choisissant les nominé est trop sélectif… qu’est ce qui vous empêche de donner au public les 8 jeux que vous avez sorti en dernier des gagnants potentiels… à la fin le résultats est le même : il y a un gagnant que vous choisissez !
    En élargissant les nominations on ouvre le prix à un public plus vaste qui va se reconnaitre dans cette sélection… un jury peut se tromper en donnant le prix à un jeu, mais pas en choisissant une liste de dix jeux, parce que dans le tas il y en a toujours plusieurs qu’on connait et on est donc d’accord ! Après les prix c’est histoire de goûts et là on peut discuter !
    il faut aussi que la notion de « nominé » soit beaucoup plus importante… « tien, tel jeu fait parti des nominés Asd’Or »… « oui d’ailleurs moi je le préfère à tel autre qui lui l’a obtenu… » !
    Si les nominés ont de la valeur, les primés seront d’autant plus important !
    Par ailleurs les jeux que vous testez vous sont envoyés par les éditeurs sur un mode volontaire… et cela devrait impliquer l’apposition obligatoire du logo pour les gagnants…

    1. Je pense au contraire qu’il ne faut pas multiplier les prix. En tout cas, pas tant que l’As d’Or n’a pas eu la reconnaissance qu’il mérite.
      Ce qu’il faut c’est œuvrer pour sa médiatisation. En Allemagne, le Spiel est annoncé au JT. En France, on parle surtout du Goncourt. Peut-être de la Bulle d’or maintenant, mais ça doit bien être tout.
      En même temps, le JdS est encore un loisir marginal, normal par conséquent que les médias ne parlent pas toujours des prix ludiques.

  6. Avec toute l’objectivité de ma subjectivité pour l’as d’or 2012 je dirais :
    – C’est années là, The Big Idea, Fame us

    et pour le prix enfants :
    – un jeu ILOPELI bien sur (Jurassik, Sherlock, voir Antartik qui sortira pour Cannes).

  7. C’est quant on se met dans la peau d’un juré qu’on se rend compte que ce n’est pas facile. C’est beaucoup plus simple de critiquer a posteriori en fait ;-p

    Pour les enfants je rejoins Arnaud pour récompenser les jeux Ilopeli et notamment Sherlock. Un peu par défaut, (chez nous on n’a pas beaucoup de jeux récents à part ceux là) mais le prix ne serait pas du tout volé.

    Pour l’as d’or, ça pourrait être Sherlock aussi (Sherlock Holmes Detective Conseil). Je ne suis pas très jeux d’ambiance et outre ce chef d’oeuvre (comment ça, il a déjà eu le spiel des jahres il y a 25 ans ?!) si il avait été disponible facilement et en français j’aurai voté pour Quarriors. C’est court, c’est très fun, c’est hasardeux mais ça repose sur des bases solides, dommage : Il a clairement détrôné Wazabi, puis King of Tokyo chez nous. Kingdom Builder est un jeu que j’aime bien et qui a le bon format pour obtenir un prix. Takenoko le ferais peut-être (je n’ai pas encore eu l’occasion de l’essayer).

    Pour le prix spécial (le Kennerspiel Des As d’Or) je voterai pour a Few Acres of Snow. Parce que c’est le premier jeu qui utilise avec brio bien la mécanisme de deck-building, et que c’est un bijou de profondeur et de richesse. J’aurai aussi voté pour Eclipse. Tellement abordable pour un 4X et qui est servi par une mécanisme de gains de ressources / coût d’entretien très intéressant.

    Voilà mon palmarès subjectif. Ca vaut ce que ça vaut, donc bon courage !

  8. Pour moi 2011, fut une grande année ludique, c’est l’année de mon premier Essen et de la rencontre avec Olivier et Jeremie. J’ai aussi étoffé ma collection de quelques jeux.

    Et en outre j’ai lancé une table de jeu de rôle. Metal adventure (édité par Matagot) pour ceux qui connaissent, les joueurs sont des Pirates de l’espace (comme Albator ou Cobra).

    Concernant les prix ludiques, je fais confiance aux jury pour tester tous ces jeux et en trouver un à récompenser. Ce n’est pas facile, il y a beaucoup de bons jeux qui sortent. En même temps sur 700 jeux il peut déjà y avoir pas mal de bon jeux.

    Je pense que pour les non initiés un prix en vaut un autre. Je reprend l’exemple d’Olivier pour les bouteilles de vin si c’est un prix « fictif » ou peu connu, s’il a une médaille d’or c’est un argument d’achat. Donc pour un jeu le nom du prix importe peu pour un non initié.

    Ce qu’il faut faire en premier lieu c’est « éduquer » le public en lui parlant du Spiel des Jahres et de L’as d’or. Et ensuite les prix auront un vrai poids.

  9. Je suis plutôt d’accord avec Jeremy : pour moi, il ne faut pas multiplier les nommés. Après, Antoine, c’est une question de choix mais cela ne « discrédite » rien. Le terme est quand même fort, restons modeste. On parle d’un prix remis par un jury avec le côté subjectif que cela implique.

    Nono > « Ces années-là » n’est pas disponible et le jury n’y a pas eu accès. Tu l’as joué où ?
    Pour ma part, j’ai eu l’occasion d’y jouer et j’adore ce jeu. Mais c’est une réédition d’un jeu déja récompensé à Cannes, donc qui n’est pas en course. J’ai hâte de voir la version finale et je pense que s’il est réussi, ce dont je doute pas, j’en ferai une promotion active.

    Olivier> Je ne peux pas (encore) faire de commentaires sur les jeux que tu cites. Mais après la publication des nommés, sans doute cette semaine, on pourra en reparler à loisir.
    Sherlock Holmes est encore une réédition, mais on est d’accord, c’est un jeu fabuleux.

  10. Smallworld était lui aussi une réédition, non ? 😉

    Moi pour cette année, j’ai un faible pour Et Toque ! (qui, malgré ce qu’on entend, est très différent de Dixi, au-delà du système de vote et de l’aspect créatif : l’un laisse libre court à l’imagination, là où l’intérêt de l’autre repse dans les contraintes imposées à chacun – thème, ingrédients…).

    Je mettrais également Takenoko et Olympos.

  11. Je n’ai pas encore eu le courage de lire toute la discussion mais ça a l’air très intéressant donc j’y reviendrai.

    Pour ce qui concerne le podcast en soit, je ne suis pas un fan des rétrospectives annuelles mais c’est vrai que ça permet de réaliser à quel point l’année a été chargée. En tous cas, merci d’avoir démarré ce podcast cette année. C’est vraiment un rendez-vous que j’attends chaque semaine.

    Pour moi, vous avez oublié un titre sur Android qui vaut vraiment le détour: Androminion. Alors, c’est moche au possible et surtout je le déconseille fortement à quelqu’un qui ne sait pas déjà jouer à Dominion mais maintenant que le jeu intègre enfin toutes les extensions et la possibilité de jouer plusieurs fois avec les mêmes cartes pour tester différentes tactiques, ce jeu est juste génial 🙂

    1. Oui pour Androminion. Je suis tout à fait d’accord avec toi !
      Pour rappel, on a enregistré la rétrospective le 2 janvier. Du coup, la mise à jour d’Androminion n’était pas encore sortie. On en parle dans le n°20. Et j’en reparlerai dans le n°21 car un Dominion est sorti sur iPad, plus beau, mais beaucoup moins complet (et heureusement gratuit).

  12. Ah oui, c’est vrai que la mise à jour date de janvier et non de décembre. D’ailleurs, j’ai écouté le numéro 20 juste après et entendu le passage sur Androminion.

    Au fait, j’ai vu aussi un Carcassonne et un Catane sur Android mais je ne les ai pas testés.

    1. Justement, cela fait un moment qu’on a prévu de vous parler de Carcassonne sur iOS et Android. Mais à chaque fois l’actu est tellement chargée qu’on le reporte. On peut espérer ce lundi, mais il y aura aussi d’autres applis.

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